Depuis pratiquement trois jours, la ville de Siguiri est complètement paralysée à cause du manque criard de carburant. Partout dans les 16 quartiers de la commune urbaine, la circulation est au ralenti, des entreprises à l’arrêt, telle est l’image de la ville de Siguiri 72 heures après l’incendie survenu au dépôt d’hydrocarbures de Conakry le18 décembre 2023.
Dans la journée de ce mercredi 20 décembre, des citoyens de la commune urbaine de Siguiri interrogés par notre correspondant, étaient partagés entre inquiétudes et indignations. C’est le cas de Mamady Konaté, chef d’entreprise qui dit courir un risque de mettre la clé sous la porte par manque de carburant.
»Personnellement, je suis véritablement dépassé par la situation qui prévaut aujourd’hui à Siguiri. Jamais depuis ma naissance, je n’ai vu une telle situation dans la ville de Siguiri. Nos entreprises sont à l’arrêt depuis maintenant trois jours pourtant nous avons le personnel qui est avec nous et qui attend son salaire à la fin du mois. Nous avons également des partenaires avec lesquels nous travaillons et pour lesquels d’ailleurs nous avons des obligations. Donc avec cet arrêt là, nous risquons de perdre des contrats. Ce matin, nous avons appris que le gouvernement a autorisé la vente du gasoil dans les stations-service. Cependant, nous avons été surpris aussi que les stations-service aient arrêté la vente du gasoil cet après-midi sans information. Il faut que l’Etat guinéen nous vienne en aide en autorisant à continuer la vente. Sans quoi, beaucoup d’entreprises à Siguiri risquent de se retrouver en faillite », a-t-il déploré.
Même son de cloche chez Ansoumane Simakan, qui dit avoir avorté son voyage à cause du manque de carburant.
»Moi, je devrais voyager aussi mais très malheureusement, le manque de carburant m’a obligé d’avorter mon voyage. Je suis allé voir dans le marché noir où on nous impose un prix exorbitant, c’est-à-dire un litre d’essence se vend à 50 mille francs guineens. Donc par manque de moyens, je n’ai pu acheter que 4 litres à 200 mille francs guineens. Certains vendeurs de carburant du marché noir profitent de cette période de crise pour se faire beaucoup d’argent dans le dos des pauvres citoyens et c’est vraiment dommage », a-t-il déploré.
À préciser que beaucoup d’entreprises, voire même des stations de radio sont à l’arrêt depuis la fermeture des stations-service ordonnée par le gouvernement guinéen, pour dit-il, éviter toute spéculation.
Siguiri, Mamadou Koumana Diallo pour Siaminfos.com