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Dérapage des journalistes: ce qui va changer avec l’organe d’autorégulation de la presse guinéenne 

Depuis un bon moment maintenant, des journalistes guinéens font l’objet de plaintes à répétition à la Direction Centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour des délits de presse. Le dernier cas en date est celui de l’administrateur général de Guinee114 Thierno Amadou M’Bonet Camara qui a passé une nuit en garde à vue pour « diffamation et injure », suite à une plainte du conseiller principal du chef de l’État guinéen, Thierno Mamadou Bah. Le journaliste a par la suite présenté publiquement ses excuses au collaborateur du président, en affirmant que l’incendie et le détournement dont il a fait cas dans son post « n’ont jamais existé. »

Face à de telles pratiques qui jettent du discrédit sur la corporation dans le pays, les hommes de médias envisagent la mise en place de l’Organe d’autorégulation de la presse guinéenne (OGAP). Aboubacar Camara, président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), indique que « l’OGAP est un observatoire qui a pour mission de garantir le respect des règles d’éthique et déontologie de la pratique journaliste. Il y a des règles d’éthique et des règles de déontologie qui existent déjà. Donc, l’OGAP aura pour responsabilité à travers son tribunal des pairs de respecter mais aussi de faire respecter ces règles d’éthique et de déontologie. L’éthique n’est pas coercitive, c’est-à-dire quand un journaliste par exemple commet un délit d’éthique, il est reproché par sa conscience, il a manqué à certaines exigences, mais il ne peut pas tout à fait invalider ce travail. Mais quand on fait des erreurs de déontologie, là, on est tapé par des éléments de coercition. On peut être sanctionné et privé d’exercer. Donc, c’est pourquoi l’ensemble des acteurs du secteur des médias en Guinée, on s’est dit aujourd’hui avec ce qu’on entend autour des médias, voulant partir vers une espèce de nettoyage continu de notre secteur, puisqu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, on essaie de mettre en place un certain nombre d’éléments pouvant permettre aux journalistes d’être protégés. Le tribunal des pairs n’est pas que là pour par exemple réprimander les journalistes dans l’exercice de leur travail », précise le directeur général du groupe Cavi Médias avant d’ajouter :

« Si aussi, le journaliste a bien fait son travail, le tribunal des pairs a l’obligation morale de dire Oui certes ce journaliste a été reproché par tel ou tel fait, mais à l’examen des faits et sous le prisme de l’éthique et de la déontologie, il a respecté tous ces principes, d’où, par conséquent, il a bien fait son travail. Il n’y a pas d’encouragement plus que d’être reconnu par ses pairs. Aussi, c’est un tribunal infernal parce que quand on est épinglé par ses pairs, ça voudrait dire qu’on doit réellement se remettre en cause. Donc, on essaie de mettre cette batterie de protections non seulement pour aider les journalistes mais aussi pour les dissuader à mettre plus de sérieux dans ce qu’ils font comme travail, à ne pas aller dans la précipitation à l’ère de la vitesse du numérique, tout le monde veut être premier sur l’info. Mais au-delà de ça, le journaliste doit avoir l’ensemble des pesants d’or de son travail qui a forcément un impact qui peut être positif tout comme négatif. Mais du moins, si cet impact doit être négatif, on doit se rassurer que le travail est professionnellement bien fait. A côté de cela, il y a aussi notre responsabilité sociétale. Donc, l’OGAP c’est pour faire garantir ces règles d’éthique et de déontologie », martèle le patron de l’URTELGUI.

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Plus loin, Aboubacar Camara fait savoir que « le document sur l’OGAP est fini, on a fait un travail ardu. Il y a trois instances : l’assemblée générale de l’OGAP qui va mettre en place le bureau exécutif, ensuite le tribunal des pairs qui est mis en place par l’assemblée générale. Mais ce tribunal est totalement indépendant des deux autres instances. C’est comme un tribunal des anciens qui aura pour mission de veiller au respect des règles d’éthique et de déontologie. Si le tribunal est saisi par un dossier, il l’évalue. Pas sages simplement sur le plan de la sagesse. Non seulement ils sont sages mais aussi compétents. C’est des personnes qui ont fait leurs preuves dans la profession, qui sont connues et respectées. En tant que journaliste, si une telle personne t’appelle pour te dire que tu as fait l’erreur dans tel article, tu te dis Oui je reconnais, j’ai fait l’erreur parce que si ça vient de lui, certainement c’est vrai. Donc ce tribunal des pairs va permettre de réduire un peu les différentes plaintes qui sont diligentées vers la Haute Autorité de la Communication mais aussi vers la DPJ concernant les journalistes pour les délits de presse. Donc le tribunal des pairs va être cette espèce de rempart pouvant permettre aux journalistes d’être repêchés lorsque le bateau commence à chavirer », a clarifié Aboubacar Camara dans l’émission Le Scanner du groupe Cavi Médias.

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

Tél. : 627 56 46 67

E-mail : souaremohamedlamine56@gmail.com

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