Des Guinéens persécutés en Égypte? « Il y a plus de 150 jeunes filles détenues dans les prisons » (Lansana Diakité)
Ils sont nombreux ces Guinéens qui tirent le diable par la queue en Égypte. C’est du moins ce que rapporte le président du Mouvement pour l’amélioration des conditions de vie des Guinéens vivant dans ce pays. Joint au téléphone dans l’émission « Scanner » du groupe Cavi Médias ce lundi, 24 juin 2024, Lansana Diakité a dénoncé l’attitude du consul et du chargé d’affaires au sein de la représentation diplomatique guinéenne au Caire.
Avec un ton plus ou moins colérique, notre interlocuteur a tiré la sonnette d’alarme avant de revenir sur le sit-in organisé hier dimanche à Mabre pour dénoncer le silence des autorités.
« Il y a plus de 150 jeunes filles détenues dans les différentes prisons en Égypte. Le consul et le chargé d’affaires restent indifférents. Personne ne fait face à la situation de nos sœurs qui sont détenues, violentées tous les jours. Nous avons décidé de prendre notre destin en main pour essayer de sauver nos sœurs. Ça fait 9 mois qu’on est dans cette situation. Finalement, on a décidé d’aller rencontrer l’ambassade pour que Conakry vienne au secours, parce que chaque fois, il y a eu des fausses promesses. Tout le temps, on nous fait savoir que Conakry est au courant, mais Conakry ne dit rien. Après nos vérifications, c’est archi faux, Conakry n’est courant de rien », a-t-il dénoncé d’entrée avant de poursuivre :
« Pour preuve, il y a de cela 2 mois, l’État égyptien a adressé une lettre d’avertissement concernant la date du 30 juin, date à laquelle ils vont aller à la vitesse supérieure. Cela veut dire que tout ce que l’État égyptien gère, si tu n’es pas en situation régulière, tu n’auras pas accès aux hôpitaux, aux métros, bus. Et le pire des cas, ils vont demander à tous les bailleurs de mettre au dehors tous les étrangers qui ne sont pas en situation régulière. Une fois au dehors, c’est la prison qui les attend. L’État avait fait rentrer ceux qui le désirent. Puisqu’on est en période difficile, l’ambassade devrait faire voyager tout un chacun gratuitement. Malheureusement, ils ont fait payer chacun 600 livres soit 100 000 francs guinéens. Il y a eu plus de 2 000 personnes enregistrées, qui désiraient de rentrer. Ils ont rendu ou vendu tout ce qu’ils avaient dans l’espoir de pouvoir rentrer au pays. Finalement, ça n’a pas abouti. Nos sœurs se retrouvent au dehors, et tous les jours il y a des arrestations. C’est le manque de bonne foi de l’ambassade qui a fait que ces personnes n’ont pas pu regagner Conakry, c’est-à-dire le consul et le chargé d’affaires qui ne disent pas la vérité au ministre [des Affaires Etrangères ndlr] ni au président [de la transition]. Il a pris les dossiers et les mettre dans les tiroirs », a-t-il regretté.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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