Deux semaines après l’enlèvement de Foniké Menguè et Billo: l’OGDH dénonce l’agissement « malsain » de l’État guinéen

En Guinée, l’enlèvement d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, respectivement coordinateur et responsable des antennes et mobilisation du front national pour la défense de la constitution est sur toutes les lèvres depuis le 09 juillet dernier. Des organisations de défense des droits de l’homme ainsi que le collectif d’avocats chargé de leur défense parlent d’une «disparition forcée». Déjà, le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry a déclaré que ces activistes ne se trouvent dans aucun lieu de détention officiel du pays. Une déclaration qui met à nu la faiblesse de la justice guinéenne, selon le président de l’Organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme et du citoyen.

Doyen Souleyman Bah que nous avons interrogé ce mardi, 23 juillet 2024, parle du banditisme dans l’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah.

« Ces gens là ont été kidnappés, on appelle ça du banditisme, il faut le dire. Ce n’est plus l’Etat qui agit. Parce que l’État ne doit pas agir comme des bandits et c’est du banditisme pur et simple. Donc, l’OGDH exprime sa déception vis-à-vis des agissements malsains de l’État guinéen. Ces gens ont été enlevés et envoyés dans un lieu où personne ne sait, ce qui est déplorable », a-t-il dénoncé.

Très en colère face à cette situation, ce défenseur des droits de l’homme s’en prend au procureur général près la Cour d’appel de Conakry qui, selon lui, veut simplement créer le doute et la confusion dans cette affaire. A l’en croire, cette sortie de Fallou Doumbouya démontre clairement que la justice guinéenne ne marche pas.

« La déclaration du procureur général près la Cour d’appel de Conakry par rapport à l’enlèvement de ces activistes, crée des problèmes au niveau des familles et proches de ces personnes. Ce qui veut dire que la justice guinéenne ne marche pas, elle ne fonctionne pas et elle n’est pas à la hauteur. On ne peut pas comprendre que ceux qui sont chargés de protéger les gens, ne savent pas où se trouvent ces activistes et comment ils ont été enlevés. Donc, c’est une déception totale. Et l’OGDH condamne avec la dernière énergie cette situation », a-t-il martelé.

Souleymane Bah, au nom de tous les acteurs et activistes des droits de l’homme, demande la libération immédiate de ces responsables du FNDC.

« Nous demandons que ces gens-là soient libérés le plutôt possible, sans condition. Et, nous continuerons à nous battre pour défendre les droits de l’homme. On le dit au nom de tous les autres intervenants jusqu’au niveau des États-Unis, nous demandons que ces gens soient libérés immédiatement », a-t-il lancé.

Si pour le procureur Fallou Doumbouya, aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de Foniké Menguè et Billo Bah, les avocats des activistes eux, disent avoir une vidéo qui démontre l’enlèvement de leurs clients. Ce qui, selon eux, peut être une piste à explorer pour la justice guinéenne afin que lumière soit faite sur cette affaire.

Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com 

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