Dr Mamadou Pèthè Diallo à N’zérékoré : « L’objet de ma mission ici, c’est la poursuite de cette refondation du système de santé »
À la faveur d’un point de presse qu’il a animé ce mercredi matin à N’zérékoré, le ministre de la santé et de l’hygiène publique est revenu longuement sur le motif de sa mission dans la région forestière.
Selon Dr Mamadou Péthè Diallo,
« Lobjectif de ma mission dans la région de N’zérékoré était de participer en compagnie de l’ambassadrice de l’Union européenne à la remise officielle des structures sanitaires réalisées dans le cadre du projet d’appui au renforcement du système de santé PASA2 aux bénéficiaires.
Le deuxième objectif, c’était de prendre contact avec nos équipes à la fois au niveau régional et préfectoral pour nous enquérir de l’état d’avancement de nos indicateurs en matière de santé et aussi recueillir leurs doléances et leurs besoins.
Le troisième niveau était d’aller à la rencontre des populations pour entendre de leurs bouches l’appréciation qu’ils portent sur l’évolution de notre système de santé. »
Ensuite, cet ancien fonctionnaire international de l’organisation mondiale de la santé a abordé les principales missions qui lui ont été assignées par le Président de la République dès après sa nomination comme chef de ce département ministériel avant d’enchaîner avec les constats faits sur le terrain dans les préfectures de N’zérékoré, Lola et Beyla.
« Quand je suis arrivé à la tête de ce département, l’un des objectifs que le Président m’a assigné était de rétablir la confiance entre les populations et le système de santé. Cette restauration qui voudrait dire que la confiance s’était perdue ou érodée au cours des années. Ma lecture de cette situation était qu’il fallait d’abord rapprocher les structures de santé aux populations. C’est-à-dire réduire considérablement les distances parcourues par les gens pour rallier un établissement hospitalier. Donc, l’objet de ma mission ici, c’est la poursuite de cette refondation du système de santé à travers la construction d’infrastructures sanitaires pour que les populations soient proches des structures. Le deuxième sous objectif était de moraliser le personnel de santé. Moraliser ne veut pas dire que nous avons des reproches contre le personnel mais nous étions conscients que l’érosion de confiance dépendait en partie du comportement de nos agents.
Nous allons donc continuer nos plaidoyers en leur rappelant que leur premier rôle quand ils sont à l’hôpital, c’est de traiter tout le monde qui vient à l’hôpital dans le respect, dans la considération et dans la dignité. Cela suppose que même si vous n’avez pas assez de moyens d’intervention, lorsqu’un malade vient, vous leur remonter d’abord le moral avec de bonnes manières avant de faire le peu de capacités que vous avez pour offrir des soins. Il nous est apparu que ce changement de comportement était à lui seul un motif de satisfaction pour les populations dans la fréquentation de nos structures sanitaires. Donc ça veut dire que peitit à petit, notre personnel est en train de comprendre le métier de soignant est un sacerdoce. Ce n’est pas un métier où vous allez gagner de l’argent mais la satisfaction est ailleurs. Ce n’est pas l’argent seulement que vous gagnez mais ce regard satisfait que vous voyez dans les yeux d’un enfant parce que vous avez soigné le mal qu’il avait quand il venait, c’est l’addition de tous ces petits gestes qui finissent par faire une grande différence. Nous sommes dans le chantier de la reconstruction de notre système de santé. Donc petit à petit, nous arriverons. Est-ce que tout est parfait ? Probablement pas. Cet effort de réforme c’est d’abord une œuvre humaine. Nous sommes confiants qu’en restant focaliser, nous finirons par changer la perception et par changer la qualité des services », se réconforte Dr Mamadou Pèthè Diallo, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique en face de plus d’une dizaine de journalistes de la presse publique et privée de la préfecture de N’zérékoré.
N’zérékoré, Lanceï Naboun pour Siaminfos.com