Drame au stade de N’Zérékoré: « Le rapport montrera que ceux qui se targuent d’être plus royalistes que le roi font fausse route » (Bah Oury)
Au mois de décembre dernier, une bousculade a coûté la vie à de nombreux Guinéens. Quelques temps après, les autorités guinéennes de la transition ont mis en place une commission d’enquête. Déjà, un rapport sur ledit drame a été remis au président de la République.
Cependant, le contenu de ce rapport n’est pas encore rendu public. A en croire le Premier ministre, « la publication du rapport, c’est une affaire de semaines. Ce n’est pas simplement sa parution qu’il faut voir, mais les mesures d’accompagnement déjà décidées pour les familles des victimes, en guise de réparation ou de compensation. Le problème, c’est cette mentalité qui veut que le responsable en cas de problème soit toujours l’État. Nous sommes tous responsables. L’État, c’est nous tous. C’est une tragédie qui n’était pas orchestrée. Un faisceau de faits a contribué à ce désastre humain. Certains veulent tout voir sous le prisme du sensationnel. Au lieu de ressouder le tissu social, ils provoquent des réflexes de crise et de peur susceptibles de déstabiliser les âmes fragiles. Le rapport montrera que ceux qui se targuent d’être plus royalistes que le roi font fausse route », prédit Amadou Oury, avant de poursuivre.
« Le rapport d’enquête administrative a été réalisé par des hommes et des femmes issus de la société civile qui, depuis très longtemps, œuvrent pour la réconciliation nationale et la paix. Lorsqu’il sera publié, aux uns et aux autres de décider s’il y a une enquête ou une procédure judiciaire à engager. La mauvaise gouvernance du pays opérée durant de longues années est l’un des facteurs qui a pu l’occasionner. Et on parle d’un stade qui aurait dû être construit depuis très longtemps, qui a obtenu des financements à maintes reprises, sans jamais être achevé pour une ville aussi importante…Si on veut aller jusqu’au bout des choses, beaucoup de personnes, même dix ou quinze ans après, peuvent se dire au fond d’eux qu’ils ont une part de responsabilité dans ce drame. Un stade qu’on a tout de même rempli sans tenir compte de sa capacité d’accueil…
La culture de la mauvaise gouvernance amène à une déresponsabilisation collective. Des structures ou des personnes censées prendre des décisions à un moment donné, par laxisme, ignorance ou habitude ne font rien. Je vous donne un exemple : regardez la circulation dans notre pays », a confié le patron du palais de la Colombe à nos confrères de Jeune Afrique.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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