Alors que la Guinée se prépare pour l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, la question de la préservation de l’unité nationale préoccupe de nombreux observateurs. Ces craintes sont d’autant plus vives que les périodes de campagne électorale sont souvent propices à des dérives verbales. Pour éviter les discours de haine et l’instrumentalisation de l’ethnicité, Mamadou Taran Diallo, ancien ministre de la Citoyenneté, lance un appel solennel à la responsabilité.
La campagne électorale, qui débutera le 25 novembre, représente une phase sensible exigeant prudence et vigilance de la part de tous les aspirants au pouvoir. C’est en effet durant cette période, souligne Mamadou Taran Diallo, que les propos belliqueux et divisionnistes risquent d’émerger.
«La campagne est faite pour présenter son programme, sa vision de la Guinée et ses projets. Mais au-delà du discours public – ce que vous appelez le discours « On » –, il y a le discours « Off ». C’est là que certains disent : « Tu es mon parent, tu es mon cousin. Il ne faut pas que les Peuls prennent le pouvoir, ni les Malinkés, ni les Soussous, ni les Forestiers. » C’est de cela que nous souffrons : des discours de haine et d’ethnicité. C’est pourquoi je plaide pour une responsabilisation générale. Nous devons rester vigilants et exigeants », a-t-il expliqué.
Selon l’ancien ministre, cette exigence doit s’appliquer en priorité aux acteurs politiques, ainsi qu’à tous les tenants et aspirants au pouvoir. Son message est clair : la compétition politique ne doit pas dégénérer en confrontations ethniques.
« Il faut responsabiliser les acteurs politiques à tous les niveaux. Les Guinéens vivent ensemble, en paix. Nous nous marions entre communautés, nous cohabitons et agissons ensemble. Ce n’est qu’en période électorale que des tensions apparaissent. Je ne parle pas seulement des acteurs politiques, mais de tous ceux qui visent le pouvoir. Mon message est le suivant : cherchez le pouvoir, mais veillez à ce qu’aucun Guinéen ne soit insulté, blessé, et encore moins tué. Cela doit se refléter d’abord dans leurs réflexions, ensuite dans leurs propos, leurs discours, et j’ajouterais : dans leurs insinuations, implicites ou explicites », a-t-il insisté au micro de Siaminfos.com.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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