Fête du Travail : à la rencontre d’Ismaël Bangoura, un jeune diplômé en Droit des affaires qui excelle dans la coiffure
À l’instar des autres pays, la Guinée a célébré ce mercredi, 01 mai la fête internationale du travail. Une occasion pour les travailleurs et travailleuses guinéens pour véhiculer des messages, notamment sur le respect de la liberté syndicale, mais aussi parler des maux dont souffrent les travailleurs. À l’occasion de cette journée, un de nos reporters est allé à la rencontre d’un jeune diplômé sans emploi, mais qui excelle dans le domaine de la coiffure.
Diplômé en Droit des affaires à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, Ismaël Bangoura qui dit avoir frappé à plusieurs portes sans succès, s’est lancé dans la coiffure dans son quartier, situé dans la commune de Ratoma. A l’en croire, c’est la meilleure façon de sortir du poids du chômage qui flagelle une bonne partie de la jeunesse de notre pays.
« Je suis diplômé, je suis à la maison avec mon diplôme. Pour ne pas attendre l’État qui tarde à venir, je me suis dit de me lancer dans l’entrepreneuriat, notamment dans la coiffure et la vente de certains articles. Quand on est diplômé et que l’État n’est pas là, il faut se lever tôt pour travailler. C’est pourquoi, je me suis lancé dans l’entrepreneuriat pour ne pas attendre l’État. L’appel que j’ai à lancer à l’État, c’est de venir en aide aux jeunes diplômés. Nous aussi, on veut apporter notre brique à l’édifice. C’est un sentiment de joie, parce qu’on parle de tous les travailleurs du monde entier, particulièrement ceux de la Guinée. Malgré qu’on a fini les études, on est pas à la fonction publique. Moi, je me suis dit que cette fête, c’est pour tout le monde », martèle notre interlocuteur.
C’est à travers la coiffure et la vente des articles que Ismaël Bangoura, arrive à subvenir à besoins.
« J’ai fini les études, ça fait pratiquement 5 ans. J’ai tapé à toutes les portes mais malheureusement, aucune ne s’est ouverte. Je me suis dit qu’au lieu de rester à la maison parce que ce que j’ai constaté dans ce pays, si tu n’as pas de relations, tu ne peux pas avoir du travail, même si tu es compétent. Aujourd’hui, j’arrive à subvenir à mes besoins. Par jour, je peux coiffer environ 10 têtes. Quand tu prends une tête à 20 000 francs guinéens, 15 000 ou 10 000 francs guinéens, quand je comptabilise cela, ça m’aide à subvenir à mes besoins. Et en plus, j’ai des produits à revendre », a indiqué le jeune avant de lancer un appel aux jeunes.
« L’entrepreneuriat est une bonne option. Aujourd’hui, il y a même des fonctionnaires qui sont entrepreneurs. L’entrepreneuriat, c’est la meilleure des choses, c’est pourquoi je lance un appel aux jeunes diplômés sans emploi. Il ne faut pas qu’ils restent à attendre l’État. l’État ne peut pas employer tout le monde. Nous jeunes, on est appelés à fonder une famille et ce n’est pas en étant couché à la maison on peut faire cela. Il faut se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est la meilleure des choses », a-t-il lancé.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com