Le Ghana a été frappé par une tragédie nationale ce mercredi matin lorsqu’un hélicoptère militaire transportant huit personnalités de premier plan, dont le ministre de la Défense et son homologue de l’Environnement, s’est écrasé peu après son décollage de la capitale, réduisant à néant une mission gouvernementale cruciale contre l’exploitation minière illégale. Les circonstances exactes de l’accident restent inconnues, mais les premières images du site montrent une épave calcinée et des corps carbonisés, témoins d’un drame sans survivant.
Selon nos informations, cet hélicoptère Z9 des Forces aériennes ghanéennes a décollé d’Accra à 9h12 pour un vol routinier vers Obuasi, ville minière du sud du pays. À son bord :
– Dr Edward Omane Boamah, 54 ans, ministre de la Défense, ancien ministre de la Communication et médecin de formation.
-Dr Ibrahim Murtala Muhammed, 50 ans, ministre de l’Environnement, des Sciences et de la Technologie, également député de Tamale Central.
-Alhaji Muniru Mohammed, coordinateur adjoint de la Sécurité nationale.
-Dr Samuel Sarpong, vice-président du parti au pouvoir (NDC).
-Samuel Aboagye, ancien candidat parlementaire.
– Trois membres d’équipage : les officiers Peter Bafemi Anala, Manin Twum-Ampadu et le sergent Ernest Addo Mensah.
Le contact radar a été perdu peu après le décollage. L’appareil s’est abîmé dans le district d’Adansi Akrofuom (région Ashanti), où des témoins ont rapporté une boule de feu et une scène de « désolation totale » .
Une mission cruciale contre le « Galamsey »
La délégation se rendait à Obuasi pour lancer l’initiative Responsible Cooperative Mining and Skills Development, un programme visant à éradiquer l’orpaillage clandestin (appelé localement Galamsey), fléau environnemental qui contamine les cours d’eau et détruit les forêts ghanéennes . Le ministre Muhammed, figure centrale de ce combat, devait présider la cérémonie. Le président Mahama, initialement attendu, avait finalement renoncé pour des « engagements concurrents » .
Profils des ministres disparus : Deux patriotes en première ligne
Edward Omane Boamah, médecin et stratège politique, était un pilier des gouvernements Mahama. Nommé ministre de la Défense en janvier 2025, il affrontait deux défis majeurs :
– La menace jihadiste venue du Burkina Faso voisin, où des groupes avaient recruté 200 à 300 jeunes Ghanéens selon l’ONG Promediation (2022).
– Les conflits intercommunautaires dans le nord du pays, exacerbés par des attaques récentes contre des écoles .
Ibrahim Murtala Mohammed, enseignant de formation devenu député, menait la guerre contre le Galamsey. Son combat avait alimenté la campagne électorale de 2024 et fait de lui un symbole de la préservation des ressources naturelles .
Réactions nationales
– Le président John Mahama, « profondément affecté », a décrété un jour de deuil national et ordonné la mise en berne des drapeaux jusqu’à nouvel ordre .
– Le chef d’état-major présidentiel, Julius Debrah, a qualifié l’événement de « tragédie nationale » lors d’une conférence de presse empreinte d’émotion .
– L’armée a ouvert une enquête, évoquant des pistes techniques ou météorologiques, mais sans exclure aucune hypothèse .
Alors que les enquêteurs tentent de reconstituer les dernières minutes du vol et que les familles des victimes se recueillent, le Ghana pleure des serviteurs de l’État emportés en pleine mission. Le président Mahama devra, dans l’urgence, combler des postes clés pour ne pas laisser le pays sans défense face à ses défis sécuritaires et environnementaux. La mémoire des huit disparus plane désormais sur une nation meurtrie, rappelant la précarité des vies au service de la paix et de l’environnement. « Le Président et le gouvernement présentent leurs condoléances aux familles de nos camarades (…) morts au service de la nation », déclaration officielle du chef d’état-major présidentiel, Julius Debrah .
Siaminfos.com