Guinée: EDG à elle seule a toujours consommé ces dernières années plus de la moitié des recettes minières, selon le Rapport synthèse de la LFR 2024 vollet recettes
Le Conseil national de la transition (CNT), a adopté lundi le volet recettes de la loi de finances rectificative exercice 2024. Le montant révisé a connu une augmentation par rapport à la prévision initiale. Dans son rapport synthèse, le Conseil national de la transition a révélé des insuffisances concernant la mobilisation des recettes.
Parlant d’EDG (Électricité de Guinée), le conseil national de la transition estime que l’impact budgétaire d’EDG est considérable, absorbant presque l’intégralité des recettes minières et pesant lourdement sur le budget avec des subventions et créances élevées. Selon le CNT actuellement, EDG consomme 99% des recettes minières, laissant peu de ressources pour d’autres investissements essentiels, comme les infrastructures et la diversification économique. Pour ce faire, le CNT appelle à une réforme profonde d’EDG pour réduire son poids budgétaire et éviter les troubles sociaux récurrents.
« Nul besoin de démontrer que l’impact budgétaire des allocations des subventions allouées à EDG sur notre budget est considérable. EDG à elle seule a toujours consommé ces dernières années plus de la moitié des recettes minières. A cela, s’ajoutent les créances fiscales de l’État qu’elle peine à honorer. A titre d’exemple, son stock de Restes À Recouvrer (RAR) est de 1279, 44 Mds vis-à-vis de l’administration des impôts et de 75,16 Mds au compte de la Direction Générale des Douanes, soit un stock cumulé de 1354,6 Mds. Il en ressort donc qu’EDG n’impacte pas le budget qu’à travers les subventions dont elle bénéficie évaluées à date à 2844, 93 Mds. L’impact budgétaire de cette société est donc évalué à date à 4199, 5 Mds », mentionne le rapport synthèse.
« Considérant que toutes les recettes minières projetées dans ce projet de LFR est de 4249,8 Mds il va s’en dire qu’EDG à elle seule consomme 99%. Ce qui revient à dire que presque toutes les mines du pays ne servent qu’à EDG. Pour le CNT, étant donné que les mines représentent plus de 90% de nos exportations, leurs ressources ne devraient pas servir qu’à subventionner un secteur déjà financé par plus de 35% des dettes extérieures contractées. Il estime plutôt que ces ressources déjà dérisoires à cause des exonérations minières et la non transformation des matières premières sur place, auraient dû servir non seulement à construire des infrastructures de base (écoles, hôpitaux, routes…) mais aussi et surtout à diversifier notre économie. Par conséquent, le CNT interpelle le gouvernement sur la nécessité d’une reforme profonde d’EDG. Il martèle que sans cette réforme, le caractère budgétivore d’EDG avec son cortège de troubles sociaux récurrents ne changera point », peut-on lire.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com
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