A l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an au Garde des Sceaux, ministre guinéen de la Justice et des Droits de l’Homme, les difficultés auxquelles les justiciables font face ont été dénoncées. Dans son allocution, le secrétaire exécutif du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ne s’est pas du tout voilé la face pour regretter le comportement des magistrats vis-à-vis de ces derniers.
D’entrée, il a fait remarquer qu’en « tant que garants de la justice, nous devons avoir le courage d’identifier nos faiblesses et d’y remédier avec fermeté et responsabilité. Nous avons noté le manque d’accueil des plaideurs dans notre travail au quotidien. Les services judiciaires notamment nos juridictions doivent être des temples de justice et non des lieux de découragement. Très souvent, nos justiciables déjà éprouvés par leur démarche, ne trouvent ni l’écoute, ni la considération, ni le mérite qu’ils méritent. Cette situation est inacceptable et doit cesser avec 2024. Le manque de professionnalisme, le respect scrupuleux des lois et des principes fondamentaux du droit est la pierre angulaire de notre mission. Or, nous constatons avec regret que certaines décisions de justice s’éloignent de plus en plus des exigences d’équité et de rigueur juridique entachant la crédibilité de notre institution. Le retard dans la rédaction de décision », a-t-il dénoncé avant de poursuivre:
« Un justiciable qui attend une décision pendant des mois, voire des années est un justiciable privé de son droit fondamental à une justice rapide. Il est impératif cependant de mettre fin au retard excessif dans la rédaction et la délivrance de ces décisions. La faiblesse dans l’accès à la justice. L’accès à la justice reste une problématique préoccupante. Certaines pratiques administratives et judiciaires constituent des obstacles insurmontables pour de nombreux citoyens. Or, une justice accessible à tous est une obligation et non une option. La persistance de l’insuffisance professionnelle. Quoique l’on dise de l’insuffisance professionnelle, celle-ci demeure encore malgré tout dans le milieu judiciaire. C’est le manquement le plus fréquent invoqué par les plaideurs devant le conseil, en témoignent les décisions du conseil rendues ces dernières années. Le moment est venu de se défaire de ce reproche qui n’honore pas un magistrat qui est censé être un dépositaire de la science du droit et de la pratique judiciaire », a-t-il conseillé.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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