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Guinée : signature d’un accord « historique » de mutualisation pour la gestion de la route minière Dapilon Line 

Ce vendredi, 3 octobre 2025, le siège du ministère des Mines et de la Géologie a servi de cadre à la signature d’un accord « historique » de mutualisation pour la gestion, l’exploitation et la maintenance de la route Dapilon Line, qui prendra en compte les normes sociales et environnementales. La signature de cet accord s’est déroulée en présence du ministre des Mines, du Directeur général de l’Agence Nationale d’Aménagement des Infrastructures Minières (ANAIM) et de plusieurs autres acteurs du secteur minier. Fidèle à sa mission, l’ANAIM a joué un rôle majeur dans l’aboutissement de cet accord « historique ».

Cet accord s’inscrit dans la mise en œuvre de la politique publique de mutualisation des infrastructures minières, initiée par le gouvernement afin de réduire les coûts d’investissement et d’exploitation des entreprises, tout en maximisant les retombées fiscales et sociales pour l’État et les communautés locales.

Devant la presse, le Directeur général de l’ANAIM s’est réjoui de la signature de cet «accord historique parce que par le passé les sociétés minières avaient pour habitude d’avoir leurs propres routes minières dans le cadre de l’exposition. C’est-à-dire une fois qu’elles obtiennent leurs permis, automatiquement leur premier réflexe c’était d’ouvrir les premières routes pour pouvoir sortir le minerai. Avec la mutualisation de cette route là, plus besoin d’avoir 300 km de routes pour chacune des sociétés minières, ça sera une seule route sous gestion de l’ANAIM que les sociétés minières vont pouvoir utiliser pour sortir leurs minerais. Par le passé également, les redevances nous échappaient. Avec cette mutualisation là et avec cet accord là, mais c’est la reconnaissance par les sociétés minières qui amène une autorité étatique qui va gérer cette route là moyennant payement de redevances, et ça sera à nous d’assurer une gestion efficace de cette route là notamment au niveau de l’entretien et de sa maintenance. Certes, c’est une action qui a été initiée d’abord par l’ANAIM, mais l’ANAIM doit obligatoirement collaborer avec le ministère des Mines qui est notre tutelle technique. Au cours de ces négociations là, l’idée c’est de collaborer avec toutes les entités qui sont parties prenantes dans le secteur minier. Et le ministère des Mines a été d’une grande aide parce que tous les travaux techniques ont été menés au niveau du ministère avec les services techniques du ministère des Mines, accompagnés des techniciens de l’ANAIM et aussi de tous les collaborateurs des sociétés minières», a-t-il martelé.

Cette cérémonie a été marquée par la présence de plusieurs partenaires essentiels du secteur minier guinéen :

·Les institutions publiques : l’Agence Nationale d’Aménagement des Infrastructures Minières (ANAIM) et la Société de Gestion du Patrimoine Minier de l’État (SoGuipami)

· Les organisations professionnelles : la Chambre des Mines de Guinée

· Les entreprises minières signataires : Ashapura, TBEA, Dynamic Mining, la SMB, KBM et CDM-Chine

Bras technique de l’État dans l’aménagement des infrastructures, le patron de l’ANAIM a laissé entendre que «dans cet accord, il y a certains cahiers des charges qui doivent être respectés. Et nous on vu venir ce bout depuis très longtemps, c’est la raison pour laquelle dès l’année passée on a doté nos coordinations de certains véhicules cas par cas pour que ces coordinations puissent sillonner cette route là pour marquer la présence physique de l’ANAIM sur la route minière. Sur la route, vous aurez des fragments, c’est-à-dire des gens qui vont réguler la circulation de ces sociétés minières sur la route. Maintenant vu que ces routes traversent des localités, on va également s’assurer que les collectivités ne souffrent pas des impacts négatifs de la circulation des engins. Donc ça veut dire qu’il faut qu’on s’assure que les collectivités ne soient pas trop importunées avec la poussière. Il faut qu’on s’assure également que les sociétés minières puissent respecter tout ce qui est respect des normes environnementales, c’est des éléments auxquels il faudrait qu’on soit vigilant et tout ceci sera également fait en collaboration avec nos collaborateurs du ministère des Mines qui sont dans les différentes régions notamment Boké.»

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Pour sa part, le ministre des Mines et de la Géologie est revenu sur d’importantes réformes entreprises par les autorités dans le secteur minier :

«Pour pouvoir utiliser la route minière Dapilon afin de réduire les impacts environnementaux et sociaux à l’égard des communautés, mais également réduire les productions des différentes sociétés à l’effet de maximiser les revenus de l’État parce que quand les coups opératoires des sociétés sont minimisés, ça augmente leur rentabilité, et par ricochet les revenus fiscaux attendus par l’État. La mutualisation de l’utilisation des infrastructures ferroviaires, portuaires et maintenant routières est une politique publique du gouvernement guinéen qui, dans le souci d’avoir un développement minier durable et responsable qui respecte les normes environnementales, a décliné cette politique. A cet égard, trois corridors principaux ont été identifiés dans le cadre de l’exploitation minière en Guinée (…) Dans la même veine, il y a l’utilisation mutualisée des infrastructures du chemin de fer de l’ANAIM à Boké, entre la CBG, Russal et Nimba Maning.»

Avec cet accord, l’utilisation de la route Dapilon Line sera partagée par des sociétés minières.

Il s’agira de:

Société minière Distance utilisée (kilomètres)

Ashapura 114 – 120 km

Dynamic Mining 50 – 55 km

Kambia Bauxite Mining (KBM) 39 – 40 km

Sonny Doumbouya, directeur général de Kambia Bauxite Mining, a souligné l’importance de cette approche :

«Imaginez que chaque société construit sa propre route : les impacts seraient désastreux. La mutualisation permet non seulement de réduire les dégradations environnementales, mais aussi de mieux coordonner nos efforts et d’assurer une exploitation plus durable.

Le secteur minier représente la colonne vertébrale de l’économie guinéenne. Nos trois sociétés opèrent aujourd’hui dans la région de Boké, nous avons fourni beaucoup d’efforts et nous continuons de le faire pour l’économie guinéenne. C’est un jour historique pour nous après 3 ans de combat, grâce au ministère des Mines à travers le chef de département M. Bouna Sylla, le comité de mutualisation ainsi que l’ANAIM, on a pu aujourd’hui aboutir à cet accord. Vous n’allez pas mesurer l’importance de cet accord parce que nous qui sommes sur le terrain à Boké, nous le savons. Cet enjeu était tellement énorme qu’il fallait qu’on arrive à ce point. Et grâce à notre combat, nous sommes arrivés à cela. Donc, nous avons décidé ensemble d’œuvrer dans l’épanouissement et dans le développement socio-économique de notre pays à savoir produire de la bauxite, créer de l’emploi, et les valeurs ajoutées. Nous sommes très fiers aujourd’hui d’avoir non seulement participé à cette signature, mais aussi de voir enfin que cet accord est arrivé à ce jour. Une fois de plus nous félicitons M. le ministre des Mines, le directeur général de l’ANAIM et le comité de la mutualisation et Cie qui ont tout fait pour que ce jour-là puisse arriver».

Avec cette signature, la Guinée affirme sa détermination à faire du secteur minier un pilier de sa souveraineté économique, tout en veillant à ce que les bénéfices de cette richesse nationale profitent à l’ensemble de la population et préservent l’environnement pour les générations futures.

Mohamed Lamine Souaré et Mohamed Bah pour Siaminfos.com

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