Bientôt, les délégations spéciales seront installées dans toutes les communes urbaines du pays. L’annonce a été faite par le colonel Mamady Doumbouya lors de son adresse à la nation le 31 décembre dernier. Dans la commune urbaine de Kankan, cette annonce est diversement appréciée par les acteurs sociopolitiques. Si certains mesurent l’importance de cette initiative des autorités, d’autres estiment que le moment est mal choisi.
Lanciné Condé du Bloc Libéral pense que ces délégations spéciales viendront uniquement pour servir les intérêts du CNRD.
« Force est de reconnaître que la délégation spéciale est là pour le gouvernement, elle ne vient pas pour la population. Elles n’ont de compte à rendre qu’au gouvernement, car ils mettent à la tête des mairies ceux qui peuvent servir leurs intérêts. Mais avec un conseil élu, je crois que ce conseil travaille pour la population et rend compte fidèlement à la population », a précisé l’acteur politique.
Alhassane Dialawassa Kanté, activiste de la société civile à Kankan, estime que le moment est très mal choisi par le CNRD, et sa seule préoccupation est le retour à l’ordre constitutionnel.
« Je pense qu’à partir du moment où le gouvernement a décidé d’installer la délégation spéciale dans les communes urbaines du pays, cela montre suffisamment que le CNRD n’est pas prêt à organiser les élections et à laisser le pouvoir aux civils. Sinon, le mieux serait d’organiser les élections dans les communes et de remplacer les maires tout simplement. Depuis l’arrivée du CNRD, nous réclamons la délégation, mais cela n’a pas été le cas. Ils ont simplement fait semblant de remplacer ceux qu’ils n’aimaient pas. Si ce qui aurait dû être fait depuis le début n’a pas été réalisé jusqu’à maintenant, je pense que ce n’est plus important. En cette année 2024, tout ce que nous demandons au CNRD, c’est d’organiser les élections pour que nous retournions à un régime normal », a-t-il suggéré.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com