À Kankan, la livraison d’un véhicule flambant neuf à un leader local de l’opposition continue de secouer la scène politique. Antoine Dogbo Guilavogui, fédéral de l’UFDG, a décidé de briser le silence après plusieurs jours.
Dans un ton ferme, il réfute tout soupçon de compromission et parle d’un geste républicain du président de la transition. L’homme politique insiste sur sa fidélité à l’UFDG, tout en appelant à un renouveau idéologique.
«Vous êtes en train de faire de l’amalgame. Le président n’est pas avec moi pour dire que j’ai fait une déclaration qu’il a entendue ou non. Le président m’a fait un don. Et qui est maudit pour refuser ça ? Ce don s’adresse à tous les Guinéens, pas seulement à moi, ni parce que je suis de l’opposition. C’est un acte de bonne volonté. C’est pourquoi je suis très content. Je ne sais pas par quel moyen il est passé, peut-être par personne interposée, mais je n’en disconviens pas : si des ministres jusqu’au dernier citoyen se lèvent et travaillent pour lui, moi aussi, je suis content de lui», a expliqué Antoine Dogbo, avant de poursuivre:
«Je vous l’ai dit et je le répète: je suis de l’UFDG, mais pas de l’UFDG caduque. Nous voulons accéder au pouvoir pour faire avancer ce pays. Si par hasard, quelqu’un d’autre peut le faire, nous sommes d’accord, mais cela ne nous fait pas quitter notre parti. Si hier, tout le pays accusait l’UFDG d’être à l’origine des troubles, je pense qu’aujourd’hui, nous devons modérer notre position. Comment ? En respectant la déontologie des partis politiques, en écoutant les aspirations du peuple de Guinée, et en suivant la Constitution», a-t-il indiqué.
Face à l’ampleur de la polémique, il répond sans détour:
«Pour les détracteurs, c’est de la jalousie. Je n’avais jamais pensé avoir une voiture sortie d’usine… Je remercie humblement le président et son ministre des Transports. »
Mandjou Feredou