Gaoul encourage-t-il la déforestation en Guinée ? : le PP du gouvernement s’attire la ‘’grosse’’ colère des internautes suite à une publication
C’est une publication qui ne passe pas au sein de l’opinion publique nationale. En effet, dans un post sur sa page Facebook, le porte-parole du gouvernement guinéen de transition a fait savoir qu’il s’est lancé dans le commerce du bois de cuisine. Sans se voiler la face, Ousmane Gaoul Diallo soutient que c’est un secteur qui rapporte de l’argent. Une annonce qui a mis en colère de nombreux internautes.
« A Conakry, le fagot de bois de cuisine se vend en moyenne à 30 mille francs guinéens et à Gaoual, le prix varie entre 10.000 et 20.000 francs. C’est pour cela que nous avons décidé de nous lancer dans le commerce du bois de cuisine », laisse entendre Ousmane Gaoul Diallo avant de poursuivre :
« La vente de bois pour la cuisine parait assez simple à première vue. Mais cela exige une étude préalable du marché et un investissement peu élevé de l’ordre de 20 millions pour l’achat de la fendeuse (prix d’achat, transport et douane), l’achat d’une tronçonneuse (15 millions) et un fonds de roulement de 10 millions. Soit un investissement total de 45 millions. Le bénéfice net attendu est de 75 millions la première année et 135 millions à N+1 et 170 millions à N+2 », pouvait-on lire dans sa publication.
Pour Ousmane Dalakan Diakité, il s’agit d’une « insulte » : « Monsieur le ministre, je pense que c’est une insulte de la gouvernance dont vous appartenez. L’État a mis en place toute une direction en accordant une subvention de plusieurs milliards pour la promotion de l’utilisation du gaz butane dans les ménages pour la sauvegarde du couvert végétal. Si vous-même vous vous livrez à un tel exercice, c’est vraiment triste », déplore-t-il avant que Sidiki le véridique n’enfonce le clou :
« Attention monsieur le ministre, cela est un danger pour notre environnement, le mieux est d’encourager l’utilisation du gaz butane pour la cuisine, une énergie renouvelable très économique, saine et qui protège notre environnement contre la déforestation. La Guinée a ratifié des conventions internationales de lutte contre le réchauffement climatique », rappelle-t-il.
Quant à Silatigui Doumbouya, le porte-parole du gouvernement risque de s’attirer la colère des protecteurs de l’environnement : « Mon frère, ce post ci, peut te causer assez d’ennuis avec les protecteurs de l’environnement. En Allemagne, de sévères sanctions sont prévues pour punir les auteurs de tels actes. Vous ferez mieux de ne pas trop polémiquer autour et procéder très prochainement à un reboisement dans la zone où vous avez abattu ces arbres », indique-t-il.
Face au post du ministre des Télécommunications, Bangaly n’en revient pas : « Je suis juste stupéfait. Est-ce que vous imaginez un peu le désastre que vous entreprenez ? Est-ce que vous réalisez le degré de gravité de l’éventuelle conséquence sur la vie des Guinéens ? La sécheresse, le réchauffement climatique, des maladies graves, des millions de morts, la perturbation de l’écosystème etc. », énumère-t-il avant que Abdoulaye Fady Diallo ne fasse des propositions : « Il serait urgent d’accélérer la production et la subvention du gaz pour les ménages afin de lutter contre la déforestation. La protection de l’environnement est une nécessité et que chacun s’y mette, je donne chaque année au minimum 10 arbres pour le reboisement », dit-il.
« Je ne pense pas que c’est le genre de projets que nous devrions promouvoir considérant les conséquences néfastes de la coupe du bois », estime pour sa part Amadou Diallo : « Il y a bien des solutions plus propres et soutenables telles que les techniques de fabrication de gaz bio », a-t-il suggéré.
Et à cet autre internaute de conclure : « J’aime bien des esprits entreprenants et innovateurs. En revanche, je trouve absurdes des initiatives irrespectueuses de l’environnement. Je ne doute pas de votre intelligence, c’est pourquoi j’espère que vous allez vite transformer cette entreprise en productrice de bio gaz au lieu de faire terre rasée », a-t-il espéré.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com