Le procès des personnes interpellées lors des manifestations contre le manque de courant qui ont secoué la ville de Kankan la semaine dernière, s’est ouvert ce jeudi 06 avril au tribunal de première instance de Kankan. Ousmane M’bia Kaba, le président du mouvement citoyen pour l’électrification de la Haute Guinée et les 22 autres personnes, sont passés tour à tour à la barre pour décliner leur identité avant le renvoi de l’audience pour demain vendredi.
Après la phase d’identification, Nakany Konaté poursuivie pour incitation à la violence, complicité de destruction et dégradation d’édifices a été interrogée par les magistrats. Selon le procureur, sa voix aurait été entendue dans la video où le président de la coalition des jeunes de Nabaya appelle à la manifestation contre le manque de courant. Des accusations que Nakany Konaté a nié avant de d’insister qu’elle n’a pas été à la réunion au cours de laquelle ladite vidéo a été tournée.
Après elle, c’est Kabinet Touré alias Cafu chef de quartier de Salamani qui est monté à la barre. Il lui est reproché de n’avoir pas informé le maire quand des heurts ont éclaté dans son quartier. Ce dernier s’est défendu en mettant en avant la degradation de ses relations avec Mory Kolofon Diakité, avant de faire savoir qu’il a informé des forces de l’ordre qui sont intervenues nuitamment pour réprimer la manifestation. Avant que les autres prévenus ne comparaissent, le president du tribunal Cheick Ahmed Tidjane N’diaye, informé du décès d’un magistrat a stoppé les débats :
“ Nous décidons de renvoyer à demain matin les audiences pour cause de décès du doyen Pépé Plégnémou.” a-t-il dit.
Après ce renvoi, le ministère publique a exprimé sa volonté de voir les débats avancer au plus vite. Daouda Diomandé est le procureur de la republique près le TPI de Kankan :
“Nous sommes en matière de flagrance donc il faudrait que la procédure suive son cours pour qu’il y ait une decision.”
Me Mamady Doumbouya avocat de la defense évoque des manquements dans la procedure du parquet, avant de signifier qu’il n’y a aucune preuve des faits pour lesquels ses clients comparaissent :
“ Il y a un manque de serieux, c’est des poursuites sélectives, c’est des poursuites non fondées, les faits non avérés non établis, à plus forte raison l’imputabilité. Le parquet a voulu faire ce qu’il a voulu, mais ce qu’il faut retenir pour les personnes ayant comparu et expliqué les faits et les circonstances de leur interpellation aujourd’hui, sont des personnes qui ont été interpellées à domicile parce que tout simplement leurs noms figurent sur une liste dont les personnes sont disposées à être interpellées. Nous restons sur notre faim, parce qu’il n’y a aucune preuve de leur participation à des faits pour lesquels on les poursuit, à cette audience on fait l’amalgame et la confusion.”
Les débats se poursuivront ce vendredi à 8h au tribunal de première instance de Kankan.
Cheick Ahmed depuis Kankan pour Siaminfos.