Lutte contre la corruption en Guinée : Alseny Farinta dit tout sur la procédure contre certains hauts commis de l’État à la CRIEF
Récemment, l’activiste de la société civile Alseny Farinta Camara a saisi le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières pour des cas de malversations financières impliquant des anciens et actuels hauts commis de l’État. A son tour, le procureur a saisi l’Agence nationale de lutte contre la corruption pour suivre de près ce dossier. Et sur cette nouvelle liste de Alseny Farinta, figurent l’ancien Premier ministre Dr Bernard Goumou, des ministres Ousmane Gaoual Diallo, Alphonse Charles Wright, Moussa Cissé et plusieurs autres cadres de l’administration publique.
Rencontré par un de nos reporters, l’activiste de la société civile a expliqué les tenants et aboutissants de sa démarche.
« C’est une initiative que j’ai engagée dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique à travers la moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire dans la gestion de la chose publique. J’agis en tant que citoyen attaché à la moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire, la recevabilité publique. Donc, j’agis dans ce sens pour pouvoir changer certaines choses parce que la corruption aggrave l’injustice sociale. Et, dans la plupart des pays instables, les instabilités sont liées à l’injustice sociale. Et si nous voulons une Guinée stable, nous devrons éviter l’injustice sociale. Et puisque la corruption est un facteur aggravant l’injustice sociale et affecte les couches les plus vulnérables du pays, il faut se battre », indique notre interlocuteur avant de continuer :
« La lutte contre la corruption n’est pas l’apanage des dirigeants. C’est une responsabilité à la fois des citoyens et des dirigeants. Nous devons tous nous investir pour lutter contre la corruption et les infractions assimilées. Le bien public est sacré, il faut que nous veillons à sacraliser les biens publics. Un bien public ne peut pas être le bien d’un individu ou d’un groupe d’individus. Toutes les dénonciations que j’ai déposées à la CRIEF, c’est avec des preuves pour permettre aux autorités judiciaires d’avoir une piste pour approfondir les enquêtes et pour la manifestation de la vérité. Donc, ce n’est nullement un acharnement », précise Alseny Farinta Camara, qui encourage le procureur à aller jusqu’au au bout dans ce dossier.
« C’est déjà un pas dans le processus de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. La réponse du procureur près la Cour de répression des infractions économiques et financières. J’encourage monsieur le procureur à aller au bout des démarches. C’est vrai que l’agence nationale de lutte contre la corruption est saisie du dossier pour des investigations préalables. Je souhaite que l’agence nationale de lutte contre la corruption fasse son travail en toute indépendance et en toute intégrité pour que les investigations aboutissent afin qu’on sache qui a fait quoi dans ces malversations financières. J’espère que les investigations vont aboutir et que les coupables seront jugés et condamnés conformément à la loi », a-t-il dit ».
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com