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Mamou : ce témoignage des dernières « victimes » du régime feu Ahmed Sékou Touré

Le 26 mars dernier, marquait la célébration de la mort du premier président guinéen Ahmed Sékou Touré. A Mamou, les citoyens qui ont connu son régime soutiennent que malgré la lutte incontestable que celui-ci a menée pour la libération de notre pays et de certains États du continent africain du joug colonial, il a tout de même fait tant de mal que de biens. Il s’agit notamment de la fusillade qui a eu lieu le 21 mars 1984, au stade Michaël Diakité de Mamou. Quelques témoins oculaires, ont accepté de témoigner au micro de notre correspondant.

26 mars 1984-26 mars 2023, voilà 39 ans, que s’est éteint le premier président guinéen, feu Ahmed Sékou Touré.
Pour redorer la fierté nationale de son pays, Sékou Touré décidait de miser sur l’économie et la culture locale. La ville de Mamou était en avance, indique Ibrahima Kandia Camara, enseignant à la retraite :

« C’est au temps du président Ahmed Sékou Touré qu’il y a eu la conserverie de Mamou, qu’il y a eu l’ISOI de Mamou. La conserverie permettait à toute la population de la moyenne Guinée en générale et à Mamou en particulier toutes les productions fruitières se transformaient ici. Cette conserverie a été d’un extrême intérêt pour les citoyens de Mamou. C’est tout comme d’autres entreprises. Culturellement, Mamou d’ailleurs, était incontournable. Les meilleures fédérations de la Guinée culturellement parlant à l’époque de la révolution du président Ahmed Sékou Touré, c’était Mamou », fait savoir Ibrahima Kandia Camara.

Dirigeant progressiste, il s’est mué à gouverner son pays d’une main de fer. Dans la ville carrefour, certains se souviennent des dernières arrestations de 1984 :

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« C’est un problème de rien du tout qui a éclaté. J’étais présent parce que j’étais à Mamou. C’était pour les normes en produits, les gens ont discuté à la police et finalement un scandale a commencé. Toute la ville s’est embrasée. Les gens se sont révoltées pour venir à la police. Entre-temps, l’armée est sortie et y a eu des tirs et des arrestations au nombre de quatre personnes », évoque Elhadj Kouradaka Diallo.

Le mercredi 21 mars 1984, à 17h, un crime horrible a eu lieu au stade préfectoral Michael Diakité de Mamou, apprend-on. Il s’agit de la fusillade des quatre hommes arrêtés. En larmes, le jeune frère de feu Mamadou Baïlo Bah revient sur cette tragédie :

« Mon frère a dit qu’il s’en remet à la volonté de Dieu. Mais soyez rassuré, nous serons vos dernières victimes. Nous sommes le sacrifice de tous les Guinéens. Mais avant de nous tuer, laissez-nous faire l’ablution et prier. Ce qui fut fait. Mais, une fois que vous m’aurez tué, rendez mon corps à ma famille. Mais ils n’ont pas accepté. Ils les ont tous tués et les ont enterrés au terrain Michaël Diakité », raconte ce doyen.

Selon notre interlocuteur, ce crime au stade Michaël Diakité de Mamou a été perpétré sur Mamadou Lamarana Bah, Amadou Oury Diallo, Hassane Bobo Bah et Mamadou Baïlo Bah.

 

De Mamou, Jacques Kamano pour Siaminfos.com

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