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Manque de courant à Kankan. Des manifestants à Missira accusent Alpha Condé: « Ça fait 10 ans qu’on est dans l’obscurité »

Après 48 heures de calme précaire, les manifestations ont repris dans la commune urbaine de Kankan. La tension est montée d’un cran dans la nuit du mercredi au secteur mobile du quartier Missira, où des jeunes ont érigé des barricades et brulé des pneus pour exiger une meilleure desserte du courant électrique, qui d’ailleurs est devenue une denrée rare dans la localité depuis le début du mois saint de ramadan. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont procédé à des arrestations, a appris notre correspondant basé à Kankan.

Le 21 mars dernier, Laye Camara le directeur général de la société EDG rassurait la population de Kankan en ces termes : « Nous avons décidé d’alimenter Kankan de 18h à 06h du matin ».

Le non respect de cette promesse du directeur a mis l’huile sur le feu dans la ville d’El Hadj Cheick Fantamady Cherif. Des jeunes qui reclament le courant dans leur foyer ont barricadé la route nationale Kankan-Conakry au quarier Missira à la sortie de la ville. Comme ceux du centre-ville le lundi dernier, ils ont brûlé des pneus sur la chaussée rendant impossible la circulation même pour les piétons. Dans le feu de l’action, un manifestant qui s’exprime sous couvert d’anonymat, pointe du doigt le défunt regime du Pr Alpha Condé :

« On a trop souffert, ça fait 10 ans qu’on est dans l’obscurité. De 2010 à nos jours, la Haute Guinée ne peut pas se comparer aux autres régions. Depuis que le mois de ramadan a commencé, on n’a pas vu le courant, on n’est dans l’obscurité totale », a-t-il indiqué.

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Malgré l’intervention des agents de la police et de la gendarmerie, les grognards n’ont pas pu être maîtrisés. Jusqu’à 03 heures du matin, les deux camps s’affrontaient à coups de pierres et de gaz lacrymogène, ce qui a permis l’arrestation de plusieurs manifestants qui seront déférés devant le tribunal de première instance de Kankan, selon un colonel de la gendarmerie que nous avons joint au téléphone.

Ce jeudi matin, les traces de pneus brûlés étaient encore visibles sur le goudron. Le calme est revenu dans ce quartier de la haute banlieue du Nabaya, mais tout porte à croire que les jeunes n’ont pas encore abdiqué.

 

Kankan, Cheick Ahmed pour Siaminfos.com

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