Manque de liquidités en Guinée: ce qu’il faut faire pour trouver la solution à la crise qui persiste, selon Mohamed Cissé
La Guinée est plongée depuis quelques mois dans une crise de liquidités sans précédent. Dans les banques primaires, le constat est sans appel: manque criard de billets. Dans le secteur de la monnaie électronique également, la crise s’enlise. De nombreux acteurs dudit secteur sont partagés entre chômage et fermeture de kiosques. Du côté des citoyens, tout le monde se plaint. Le pays est frappé de plein fouet par cette crise. Cependant, il existe des solutions pour changer la donne, selon Mohamed Nabé, le président du parti Alliance pour le Renouveau et le Progrès.
Sans vouloir trop s’aventurer sur les causes de cette crise qui selon lui, sont généralement connues de tous, le président du parti Alliance pour le Renouveau et le Progrès trouve deux alternatives pour tenter de pallier ce manque de liquidités dans le pays.
« La première solution, c’est de jouer sur ce qu’on appelle l’un des rôles régaliens de la banque centrale, notamment jouer sur le taux directeur ou injecter de la liquidité dans le système bancaire.
Je pense que c’est la deuxième qu’ils ont préconisée, bien que cela pourrait avoir des conséquences, notamment l’augmentation de l’inflation. Parce que plus tu injectes de la liquidité dans une économie qui n’a pas été générée par l’activité économique, tu crées une autre situation qu’on appelle l’inflation. Mais aujourd’hui, je pense qu’ils n’ont pas le choix. Ils sont obligés d’injecter de la liquidité », a-t-il conseillé.
La deuxième solution selon cet acteur politique, c’est de convaincre les opérateurs économiques à faire confiance aux banques. Ceux-ci dit-il, doivent arrêter leur système informel d’échanges de monnaies qui vise à contourner le système classique bancaire.
« L’argent n’a pas disparu. L’argent existe. Mais c’est que, c’est le système classique qui a été contourné. Ils ont mis en place un système informel qu’ils sont en train d’utiliser pour éviter que l’argent soit versé à la banque. Aujourd’hui, les opérateurs, ceux-là qui sont les acteurs économiques, n’arrivent plus à accepter de déposer leurs liquidités dans les banques. Si les versements ne sont pas faits dans les banques, ça devient un serpent qui cherche à mordre sa queue. Parce qu’ils se disent, si je verse mon argent dans la banque, je ne pourrai pas récupérer. Et si ils ne versent pas l’argent dans la banque, la crise ne sera jamais jugulée.
Donc aujourd’hui, les opérateurs préfèrent traiter entre eux et contourner le système classique bancaire, ce qui va encore continuer à exacerber la crise de liquidité », persiste Mohamed Nabé, au micro Siaminfos.com.
Force est de signaler qu’au delà du secteur bancaire, cette crise de liquidité, impacte tous les secteurs du pays. Si rien n’est fait par les autorités compétentes pour un changement de la situation, elle risque de donner un coup fatal à l’économie nationale.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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