Marc Yombouno s’interroge sur le dialogue citoyen: « Est-ce que la crise était citoyenne avant le coup d’État? »
Face à la rupture de dialogue politique entre les acteurs, le Forum du dialogue citoyen a été lancé mardi, 25 février 2025 pour rapprocher les différentes parties et promouvoir la paix en Guinée. Mais pour Marc Yombouno, membre du Bureau politique du RPG AEC, il faut situer les réalités dans leurs contextes pour pouvoir définir aujourd’hui la vraie cause de la crise qui perdure dans notre pays. Il s’agit dit-il, d’une crise politique.
Marc Yombouno signe et persiste que la crise guinéenne est politique. De ce fait selon lui, il faut un dialogue politique pour permettre aux acteurs concernés de trouver les solutions durables au problème. Concernant le dialogue citoyen, l’ancien ministre du Commerce est convaincu que ce n’est pas pour des causes citoyennes que le coup d’Etat du 05 septembre est intervenu.
« Le RPG Arc-en-ciel élargi aux forces vives de Guinée, n’a jamais rejeté un dialogue en Guinée, que ça soit la forme. Mais le dialogue a toujours des préalables qui amènent toutes les parties à s’asseoir et à s’entendre. J’ai écouté monsieur l’ancien ministre Kouressy. J’ai beaucoup de respect pour lui, mais cherchons maintenant à clarifier les choses. Quand on dit dialogue citoyen, est-ce que la crise était citoyenne avant qu’il ait coup d’Etat ? C’est la question qu’on se pose. Est-ce qu’il y avait conflit entre employeurs et travailleurs ? Est-ce qu’il y avait une crise religieuse ? Est-ce qu’il y avait une crise autre que dans des professions que nous connaissons sinon qu’une crise entre acteurs politiques ? Une transition à travers un coup d’Etat est imminemment politique. Tant que les gens ne connaissent pas cela pour mettre en place un système qui réunirait tous les acteurs clés, ça ne peut pas aboutir. Vous ne pouvez pas réunir les gens autour d’une crise qui est de source imminemment politique. Il faut que des gens qui y participent soient munis de tous les outils pour une sortie de crise. Dans ce cas de figure, est-ce que toutes les oreilles entendaient les résolutions de ce dialogue citoyen ? », s’est-il interrogé, avant d’ouvrir une autre fenêtre sur le sort du cadre du dialogue inter guinéen.
« Il y a eu un premier dialogue où les acteurs ont participé avec 45 résolutions. Mais dites moi, aujourd’hui ces résolutions ont été réalisées après trois ans? C’est cette vérité aujourd’hui qu’on doit mettre sur la table et situer les responsabilités. Tant qu’on ne fait pas ça, ces genres de dialogue seront des échanges entre amis pour encore définir une longue liste de résolutions qui vont perdurer et faire allonger la transition », dixit Marc Yombouno.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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