Mort d’une femme enceinte pendant l’accouchement à Labé: l’hôpital régional sort du silence et apporte des précisions
Dame Lamarana Sow, âgée de 22 ans en provenance de la préfecture de Koubia, plus précisément à Matakaou est décédée mardi, 4 juin 2023 à l’hôpital régional de Labé pendant son accouchement. Malgré les nombreux efforts des médecins, son bébé aussi est décédé quelques heures après, a rapporté le correspondant de Siaminfos.com.
Interrogé ce jeudi, 6 juillet 2023, Dr Paul Delamou, chef service par intérim à la maternité de l’hôpital régional de Labé a apporté des précisions sur ce décès.
« L’histoire de cette femme nommée Lamarana Sow, âgée de 22 ans a été référée de Matakaou vers l’hôpital préfectoral de Koubia, qui l’a aussi référée à l’hôpital régional de Labé pour une anémie sévère et placenta previa. Elle a été reçue dans nos locaux pour un saignement vaginal, douleurs abdominales avec une grossesse de 9 mois. Après des examens faits par l’équipe de garde dirigée par un médecin, le diagnostic suivant fut posé : hématome rétro placentaire, anémie sévère suivie d’une grossesse. Aussitôt reçue, le taux d’hémoglobine était de 4 grammes et une poche fut demandée avant l’entrée en bloc. Elle a été donc préparée le 3 juillet pour une césarienne. Aussitôt sortie du bloc, nous avons mis en place la surveillance rapprochée. Depuis sa sortie du bloc, la patiente n’était pas trop réveillée. Les différents paramètres ont été surveillés notamment la tension artérielle, la fréquence cardiaque et le saignement. C’est à 4H05 minutes qu’elle est décédée dans un tableau de choc hypovolemique. Cela veut dire qu’elle a saigné de Matakaou en passant par Koubia jusqu’à Labé. En d’autres termes, l’accouchement ne s’est pas fait et le placenta a décollé. Alors que dans un accouchement normal, c’est l’enfant qui sort et à la dernière phase le placenta se décolle. Et ici, c’est le contraire qui s’est produit. Mais l’enfant quand même a été sauvé après l’intervention avant de succomber plus tard », a-t-il expliqué.
Poursuivant, Dr Paul a tenu à sensibiliser les femmes en grossesse pour réduire la mortalité maternelle. « Je crois que si les consultations prénatales sont bien faites ( CPN), on peut éviter ces décès. Si elle était par exemple dans une structure sanitaire, je crois que des dispositions seraient prises à temps avant d’accéder à notre structure. Normalement, la femme ne doit pas mourir en donnant naissance. Mais si c’est arrivé, on s’en remet à la volonté divine. Pour ce qui est de ce cas, le rapport est en train d’être rédigé et la direction sera informée », indique-t-il.
Selon nos informations, la défunte était à son sixième geste dont trois parités, deux avortements. Et à ce jour, trois enfants vivants.
Labé, Bachir Diallo pour Siaminfos.com