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Pierre Koly Goépogui rétorque : << ce que le procureur veut que je lui dise, il n'aura rien de moi>>>

Pierre Koly Goépogui, le président du collectif des fonctionnaires de Guinée ne veut pas se taire sur dit-il la « magouille » orchestrée par l’actuel ministre de la Fonction Publique au sein de son département. Après son arrestation vendredi dernier, ce lanceur d’alerte promet de continuer son combat pour le bien être des fonctionnaires du pays.

Tout d’abord, il est revenu sur les causes de son arrestation.

<< Mon état de santé ne me permettait pas de sortir sous le soleil, mais sur insistance du procureur, ils (les forces de l’ordre) m’ont amené. Mais à cause de qui ? À cause du ministre de la Fonction Publique qui a eu à faire de faux, qui a eu à faire beaucoup de choses à la fonction publique alors que c’est par confiance il est là-bas. Ils m’ont amené, le procureur n’était pas à son bureau, je suis resté à la gendarmerie. Mais bien avant, beaucoup ont mis cela sur la toile, informant mon arrestation. Tout le monde était paniqué maintenant, il y avait même un soulèvement populaire qui devrait avoir lieu à cause de cela, mais j’ai dit à tout le monde de rester calme, la situation est maîtrisée. Si je n’ai pas volé, je n’ai pas fait du banditisme ou quoi que ce soit, à cause de mes simples dénonciations, un lanceur d’alerte comme moi, on me prend, l’État va aussi trancher>>, a-t-il expliqué d’entrée.

Libéré au lendemain de son arrestation, le président du collectif des fonctionnaires guinéens se dit déterminé plus que jamais pour démanteler les réseaux « frauduleux et mafieux », à travers d’autres dénonciations accablantes au niveau du ministère dirigé par Julien Yombouno. Même si par ailleurs, il se dit étonné de l’acte posé par le procureur spécial près le tribunal de première instance de Kaloum.

<<Ce qui est plus étonnant dans ça, je fais cette dénonciation, et cette dénonciation là, ce n’est pas en ma faveur, c’est en faveur des plus démunis, c’est en faveur de l’État même qui est victime. Parce que ces cadres véreux là profitent dans le dos de l’État pour s’enrichir. Chose que j’ai dénoncée et le procureur n’a pas vu tout ça. C’est parce que j’ai eu à dénoncer ce que le ministre a fait et je dis bel et bien que j’assume mes propos. L’affaire de détournement de 60 milliards, l’affaire de 14 milliards de francs guinéens pour la rénovation et les engagements frauduleux à la fonction publique, tandis qu’ils engagent leurs proches, les autres sont là, les travailleurs au sein de la fonction publique sont marginalisés, au sein de l’administration toute entière, sont marginalisés. Le recensement biométrique en ligne, les fonctionnaires, tout le monde se plaint, tout le monde pleure, il n’y a même pas de réseau. Dans le fichier, il y a des matricules qu’ils ont créés aujourd’hui de série 31, 32, voire même 33 que l’État même ignore. C’est à cause de tout ça, ils ont anticipé ce faux récemment. Chose que j’ai dénoncée. Pour moi le procureur aussi allait voir comment gérer cette situation>>, dit-il avant d’ajouter qu’il a toutes les preuves pour soutenir ses propos.

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<<J’ai mes preuves. Les preuves que je détiens, c’est en faveur de l’État, en faveur de la population, des fonctionnaires. On ne veut plus que le fonctionnaire guinéen soit marginalisé. Moi mon souci majeur aujourd’hui, mon souhait le plus ardent, je veux que le fonctionnaire guinéen soit à l’image de celui de la Côte d’Ivoire, du Sénégal entre autres. Et ce que le procureur veut que je lui dise, il n’aura rien de moi>>, a-t-il conclu.

Selon nos informations, Pierre Koly Goépogui est attendu ce mardi, 11 avril, 2023, au bureau du procureur pour la suite de son interrogatoire.

 

Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com

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