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Que les arrangements politiques ne viennent pas déranger l’indépendance de la justice

Face aux auditeurs de la radio Horizon FM le 25 mars 2023, Alphonse Charles Wright, répondant à la dernière question de l’émission, disait ceci : « Je suis favorable au dialogue. Tous les membres du gouvernement accompagnent le dialogue. C’est cela la volonté du président de la transition. C’est pourquoi il a demandé au Premier ministre, chef du gouvernement de mettre tous les Guinéens au tour de la table. Et ce processus de dialogue, nous l’accompagnerons en tant que membre du gouvernement. Mais l’indépendance de la justice reste et demeure l’indépendance de la justice. Je ne confonds pas les deux. En tant que membre du gouvernement, j’encourage le dialogue. Mais je dois garantir, comme les textes le disent, l’indépendance de la justice »Fin de citation.

Une fois que cela est dit, il est donc normal que le garde des Sceaux rappelle « qu’il n’est permis à aucun magistrat de donner son avis sur une procédure judiciaire ou sur des questions d’ordre politique à toute autre autorité ». Mais pas à n’importe quel prix. Que le ministre de la Justice exige le respect de l’indépendance de la magistrature, cela ne devrait pas faire couler autant d’encre.

Que voulons-nous ? Une justice indépendante ou une justice politisée, qui se met en action pour régler des problèmes politiques ou valider les arrangements trouvés sous l’arbre à palabres ? À lire cet extrait de l’intervention de Charles Wright, on comprend aisément qu’il ne peut pas être opposé au dialogue. Mais doit-il accepter, se taire quand il constate que les magistrats du parquet sont invités pour discuter des procédures judiciaires, en violation du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire ?

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D’ailleurs, les avocats de certains activistes de la société civile actuellement détenus n’exigent rien d’autres que le respect de la loi. Que le procès se tienne pour qu’ils viennent démontrer l’innocence de leurs clients. Il faut éviter que les arrangements politiques viennent déranger le peu d’indépendance qui reste à notre justice. Cette manière de faire, on l’a expérimenté et le résultat est connu: le mea-culpa de nos magistrats après le 05 septembre 2021.

Évitons les erreurs du passé.

 

Par Abdoulaye Ciré Diallo

Journaliste

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