Le président du Parti Citoyen pour le Développement et l’Intégration de la Guinée (PCDIC), Hamidou Barry, a réagi ce jeudi au récent remaniement ministériel opéré par les autorités de la transition. Pour lui, il ne s’agit nullement d’un changement de fond, mais d’un simple réajustement interne.
Selon M. Barry, le terme de « remaniement » est inapproprié, car aucun véritable renouvellement n’a eu lieu ». Il parle plutôt d’un « prolongement du gouvernement », estimant que ce sont « les mêmes acteurs qui tournent entre eux », sans nouvelle dynamique.
«Je propose qu’on dise prolongement du gouvernement, parce qu’un remaniement c’est lorsque des uns doivent partir et que d’autres doivent rentrer. Mais ce sont les mêmes qui permittent entre eux », a déclaré Hamidou Barry.
S’il salue certaines nominations, notamment celle de Cellou Baldé, le leader du PCDIC déplore l’absence de vision politique dans la composition du gouvernement. Il rappelle qu’aucune nation ne peut se construire sans une implication forte des partis politiques, et regrette que ceux-ci soient largement écartés des responsabilités actuelles.
Ancien soutien du CNRD à son arrivée au pouvoir, le président du PCDIC exprime aujourd’hui ses inquiétudes face à ce qu’il considère comme une dérive du pouvoir vers un cercle restreint, éloigné des objectifs initiaux de la transition.
Il appelle néanmoins à ne pas céder au découragement, affirmant que les politiques doivent désormais se préparer pour les futures élections plutôt que de chercher à obtenir des postes par nomination.
«Que les politiques soient nommés ou pas, je pense qu’on ne vient pas dans le combat politique pour être nommé du jour au lendemain. Il y a les élections qui nous attendent».
Le président du PCDIC insiste sur l’importance de la prochaine étape électorale, notamment l’organisation du référendum constitutionnel et des élections générales, qu’il considère comme les véritables opportunités pour les partis d’influencer la gouvernance nationale.
« C’est le moment pour nous de nous réorganiser dans ce duel et voir comment est-ce qu’on pourrait revenir à l’Assemblée ou à travers les communes, pour participer à la gestion de notre pays. Le politique ne vient pas dans ce combat juste pour se faire un chemin dans le but d’avoir la grâce d’un président. Ceux qui estiment opportun de s’approcher du CNRD pour être nommés, libre à eux. Mais nous, nous estimons qu’il faut continuer à nous battre, croire, tenir, et être du bon côté du peuple de Guinée ».
Enfin, il lance un appel à l’unité et à la responsabilité collective, estimant que les Guinéens sont « condamnés à vivre ensemble » et doivent œuvrer ensemble pour préserver la paix et bâtir un avenir commun, au lieu de « détruire ce que les aïeux ont légué ».
Bah Mohamed pour Siaminfos.com