Résultats du CEE à Matoto : A la rencontre de Amine Sanoussy Bangoura, première de la commune 

Vraisemblablement, l’attente a été longue pour la famille Bangoura, mais pas décevante. Se hisser au premier rang de la commune de Matoto, c’est ce que vient de faire Amine Sanoussy Bangoura, âgée seulement de 11 ans. Élève du complexe scolaire Hosanna, elle a décroché l’examen du Certificat d’Études Élémentaires (CEE) avec la mention « Très Bien » dimanche, 21 juillet 2024, après la publication du reste des résultats du CEE par le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation.

A première vue, Amine Sanoussy Bangoura renvoie l’image d’une fille timide, mais très intelligente en classe, affirment sa famille et ses encadreurs. Trouvée dans son école ce mardi, 23 juillet 2024, elle a dévoilé le secret de sa réussite à cet examen.

« Je suis fière et honorée. Je remercie mes professeurs pour m’avoir poussé à progresser. C’est grâce à l’effort, au courage et au travail que je me suis hissée au premier rang du CEE dans ma commune. Parfois, je révisais avec mes amis. J’avais également un encadreur à la maison […]. J’encourage les candidats qui n’ont pas été admis cette année à faire des efforts, à travailler comme moi par le courage et le travail. Je tiens à remercier mes parents pour m’avoir poussé à travailler dur », a-t-elle déclaré dans une sérénité qui lui est propre.

Dans la tête de la première de Matoto comme celle de ses parents, décrocher l’examen du CEE demande un travail sérieux tant à l’école qu’à domicile.

« Les vraies études c’est à la maison », estime le répétiteur de Amine Sanoussy Bangoura. Aux dires de Daouda Camara, son élève a une faim insatiable pour les études : « Elle est courageuse, intelligente. Depuis trois ans maintenant, je suis son répétiteur à la maison. Elle maîtrise à cœur l’emploi du temps de la révision à domicile. Si je devais m’y rendre à 16h, tu trouveras qu’elle est déjà en place à 15h 50. A chaque fois qu’on lui donnait des devoirs en classe, si elle n’arrivait pas à les comprendre, elle me posait tout le temps des questions. Je lui donnais également des devoirs à la maison qu’elle rendait toujours le lendemain. Elle ne laissait jamais les devoirs sans les résoudre. J’encourage les autres élèves aussi à apprendre. Les parents qui ont les moyens, de chercher des répétiteurs pour leurs enfants. L’étude, ce n’est pas à l’école seulement. Les vraies études c’est à la maison, chaque parent doit avoir le courage de chercher des répétiteurs pour leurs enfants à la maison », a-t-il conseillé.

Pour Ramatoulaye Diallo tout comme les autres membres de la famille Bangoura, la satisfaction est totale. Après de nombreux échanges qu’elle a eus avec Amine Sanoussy Bangoura, elle rapporte que sa petite sœur était persuadée qu’elle allait se hisser au sommet.

« Amine Sanoussy Bangoura est différente des autres enfants. Elle est timide, elle ne parle pas. Aujourd’hui, j’ai fait des efforts pour qu’elle soit là pour parler devant la masse. Elle n’aime que les études, elle ne sort pas. Après les cours à l’école, elle a son répétiteur qui l’attend à la maison, tout le temps prête pour les études. A l’approche de l’examen, quand je la voyais, je lui demandais si elle ne révisait pas. Elle me disait qu’elle avait déjà tout dans sa tête. Ça m’étonnait, mais elle disait tu verras grande sœur. Elle me disait qu’elle serait la première de sa commune. Après chaque épreuve du CEE, je lui demandais de ce qu’ils avaient fait, non seulement elle commençait par me dire le sujet, mais aussi toutes les réponses de ce qu’elle a écrit, j’étais étonnée. Elle est unique à son genre », s’exclame-t-elle à notre micro.

La réussite est au bout de l’effort, dit-on souvent. A entendre parler le directeur général du complexe scolaire Hosanna, une année après sa prise de fonctions, les principes établis au sein de l’établissement portent fruits.

« Quand je suis venu à la tête de cet établissement, j’ai fait appel au directeur des études et celui du primaire pour leur faire part de ma vision de cette année et comment nous allons y travailler. Il fallait d’abord organiser les choses, avoir un planning que nous avons imposé aux enfants parce qu’ici, c’est une culture, on veut du sérieux. On s’est donné quelques valeurs : le travail, la discipline et la rigueur […]. Je dédie ce trophée aux enseignants qui ont eu le sens le plus élevé de travailler en équipe », s’est-il réjoui d’entrée avant de poursuivre :

« Lors de l’examen blanc, elle a été première de l’établissement avec une moyenne de 9,86. Personnellement, je n’étais pas étonné. Avant même d’aller à l’examen du CEE, on a fait comprendre aux enfants qu’on voulait des lauréats au CEE et au BEPC. Nous avons au moins tenu notre promesse, alors c’est une joie partagée d’avoir au sein de notre institution celle qui décide enfin d’honorer l’école, les parents, les encadreurs et voire même le premier responsable de la commune de Matoto. Ils étaient au nombre de 3 élèves qui nous ont beaucoup impressionnés. Elle, c’est à l’examen blanc qu’elle a été première parce que nous avons changé de méthode. Sinon lors des premier et troisième trimestres,  elle était deuxième, c’est au niveau de l’examen blanc qu’elle s’est débarquée. Nous avons créé une concurrence entre eux, nous leur avons fait comprendre qu’il fallait travailler. Cette rivalité positive à se déclasser était là. Nous pouvons avoir des meilleurs élèves, mais il suffit de savoir organiser ces élèves surtout sur le plan de la gestion du temps et de l’organisation », a indiqué Moussa Sanoh.

Au complexe scolaire Hosanna, 41 candidats dont 19 filles sont déclarés admis à l’examen du CEE cette année, soit un taux de réussite de 87,23%.

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com 

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