La Guinée abrite depuis ce mardi, 21 octobre 2025, la troisième édition du DASAF sous le thème: « Unifier nos voix et s’engager pour des choix reproductifs en Afrique Francophone ». Il s’agit d’un rendez-vous régional dont le but est de dialoguer autour des questions liées à la santé sexuelle et reproductive de la femme. Cette initiative du centre ODAS en partenariat avec le ministère guinéen de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a mobilisé près de 400 actrices et acteurs venus des pays d’Afrique et d’ailleurs.
Cette rencontre qui va durer trois jours du 21 au 23 octobre, se veut un cadre régional de concertation, réunissant membres de gouvernements, organisations féministes, jeunes, professionnels de santé et partenaires techniques. L’objectif est de pousser les réflexions sur comment renforcer les systèmes de santé et garantir l’accès à des services sûrs et dignes pour réduire considérablement la mortalité maternelle en Afrique Francophone.
Il sera aussi question durant ces trois jours, de partager les réussites de la mise en œuvre du protocole de Maputo et d’autres cadres favorables aux droits reproductifs. Mais aussi et surtout, consolider un mouvement africain capable de mobiliser des financements et de promouvoir des politiques centrées sur la dignité, la justice et l’autonomie corporelle.
« Ce dialogue répond à une exigence politique, morale et stratégique. Réaffirmer que les droits reproductifs des femmes et des filles, en Afrique comme ailleurs, sont un impératif. Un impératif que nous défendons à ODAS avec la plus grande ferveur et que nous portons toutes et tous ensemble en tant que mouvement. Un impératif qui nous engage à agir avec responsabilité, lucidité et sans compromission. Un impératif qui nous rappelle en ces temps de troubles que les progrès acquis ne le sont jamais définitivement et qu’il nous revient d’être constants, unis et résilients dans nos efforts. Un impératif qui résonne en définitive avec le thème que nous avons retenu pour cette troisième édition du DASAF » Unifier nos voix et s’engager pour des choix reproductifs en Afrique francophone ». Un thème fort, un appel clair, urgent et volontaire!
Un appel à renforcer notre cohésion dans un contexte où les droits des femmes et des filles, et plus particulièrement les droits reproductifs, continuent d’être remis en cause, parfois frontalement, parfois subtilement, dans nos lois, nos politiques, nos services de santé, et malheureusement aussi dans nos silences », explique Kadiatou Sow, Directrice du centre ODAS.
En abritant cette activité qui est le DASAF, la Guinée tente de s’affirmer comme un Etat progressiste en matière de droits des femmes et de justice reproductive alignant ainsi ses politiques publiques sur les normes internationales. C’est ce que rappelle dans son discours, la ministre guinéenne de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables à cette occasion.
« Notre collective présence, traduit l’importance que nous accordons à la promotion des droits, à la santé et au bien-être des femmes et des filles. On peut aisément constater que le choix porté sur la Guinée pour abriter la rencontre montre bien, si besoin en est, que les réformes sociales engagées dans le cadre de la Refondation depuis le 5 septembre 2021, résonnent fort au-delà des frontières du pays.
Le Gouvernement réaffirme sa vision de construire une société inclusive fondée sur la dignité humaine, la solidarité et l’égalité des chances. Nous admettons qu’aucun développement durable n’est possible sans la pleine participation des femmes car leur rôle dans la transformation économique, sociale et politique, est essentiel à la prospérité de nos nations.
C’est pourquoi, les dernières années ont vu se mettre graduellement en place des réformes structurantes dont les plus emblématiques sont : la politique nationale du genre, la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, la criminalisation des mutilations génitales féminines, la politique nationale de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile », indique Charlotte Daffé.
Dans un contexte où la mortalité maternelle demeure une des violations les plus flagrantes des droits humains et de l’autonomie corporelle des femmes et des filles en Afrique Francophone, la Guinée par la voix de sa ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, plaide en faveur de l’intensification des efforts pour protéger les femmes, renforcer les services de santé et promouvoir l’éducation des filles. Elle réaffirme à cet effet, l’engagement du gouvernement auquel elle appartient à relever ce qu’elle qualifie de « défi continental « .
« Le Gouvernement guinéen soutient toute action qui vise à garantir l’accès des femmes et des filles à des soins de santé respectueux, sûrs et fondés sur les droits humains. Cela inclut le renforcement de l’éducation sexuelle, la lutte contre les grossesses précoces et la mise à disposition de services adaptés aux besoins spécifiques des jeunes et des femmes. Toutefois, le juste impératif de valorisation des choix reproductifs ne doit pas nous détourner des spécificités nationales. A ce titre, en faisant la promotion de la famille, nous avons foi de bâtir des sociétés où les valeurs culturelles positives seront encouragées. Dans le contexte guinéen, la ratification du protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique communément appelé Protocole de Maputo procède de la volonté des autorités de protéger les droits reproductifs des femmes », rappelle la ministre.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
Tel:621818835