TPI Kaloum/ Tawel plaide coupable: » C’était une erreur de langage, on ne savait pas qu’on était en direct »
Le procès impliquant les deux commissaires de la Haute Autorité de la Communication s’est ouvert ce mercredi, 19 juin 2024 au tribunal correctionnel de Kaloum. A la barre, Ibrahima Tawel Camara accusé pour diffamation à l’encontre du chef de la junte, a reconnu les faits et plaidé coupable.
Décidément, c’est un sale temps pour les deux commissaires de la HAC qui ont récemment lors d’une mission de monitoring à Kankan, tenu des propos accusateurs à l’encontre de certains patrons de médias et le président guinéen de la transition. Djènè Diaby et son compagnon d’infortune Ibrahima Tawel Camara avaient accusé Mamadi Doumbouya d’avoir remis de l’argent main à main aux patrons des médias dont les agréments et fréquences ont été retirés. Et devant le juge à l’audience de ce jour, Tawel a reconnu les faits.
« Nous étions à l’intérieur du pays pour une mission de sensibilisation dans le but de respecter l’éthique et la déontologie du métier. Nous avons fait le tour des médias, rédaction par rédaction. Ensuite, nous avons rencontré l’ensemble des rédactions. C’est dans la phase des questions-réponses de cette rencontre, qu’il y a eu dérapage. Ce n’est pas facile de parler.
Nous, on ne savait pas qu’on était retransmis en direct par certains sites en ligne. Ils devraient nous informer qu’on était en direct. Mais, cela n’a pas été fait. Surtout le site Guineematin.com. D’ailleurs, à l’arrivée de notre équipe à la HAC, c’est le premier média qu’on a eu à sanctionner justement pour avoir fait le direct lors de l’élection. Depuis lors, c’est comme s’ils cherchaient à trouver une faille dans nos faits et gestes. En plus, ces mêmes personnes qui ont fait ce reportage n’étaient pas parmi les médias invités », a-t-il martelé avant d’ajouter:
« C’était dans l’euphorie, parce qu’il y avait des journalistes qui nous avaient envoyé des questions qui n’avaient aucun rapport avec le message de la sensibilisation porté par la mission. Nous n’étions pas obligés de répondre, mais nous ne savions pas qu’on était en direct. Le travail d’un journaliste, même quand il fait une interview, ce n’est pas de divulguer tout ce que l’interlocuteur dit. Il doit trier. Tout ce qui était dit n’était pas censé sortir de là-bas. Parler, ce n’est pas facile. Surtout quand nous sommes avec des journalistes. Ces déclarations ont juste été une erreur de langage », a-t-il indiqué.
Interrogé par le parquet sur la possibilité d’apporter la preuve des dites déclarations, Tawel Camara dit haut être dans l’impossibilité. A l’en croire, c’était une erreur de langage.
« Non, je ne peux pas. Je vous assure que cela a été une erreur de langage. Nous présentons les excuses à tout le monde, commençant par le premier magistrat, le chef de l’État, les patrons de presse et même aux citoyens », a-t-il lancé.
Il faut préciser que l’interrogatoire des deux commissaires se poursuit au TPI de Kaloum.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com