L’affaire qui oppose Elhadj Lamine Sangaré à son camarade syndicaliste Mamadou Chérif Haidara s’est ouverte mardi, 28 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Labé. Accusé des faits de diffamation et de discréditation, Mamadou Chérif Haïdara a, lors de son interrogatoire, maintenu sa déclaration sur les ondes d’une radio de la place, soutenant qu’une parcelle octroyée à l’inter centrale syndicale a été vendue par Elhadj Lamine Sangaré, le secrétaire général de l’union régionale des travailleurs de Labé en brandissant des preuves.
Pour apporter toute la lumière sur cette affaire, la comparution d’un témoin cité qui aurait déboursé la somme de 200 millions de francs guinéens pour l’achat de la parcelle a été sollicité par le procureur près le TPI de Labé.
« Je ne reconnais pas les deux faits qui me sont reprochés. C’est tout récemment que j’ai reçu une convocation contre moi pour diffamation. Comme on m’a radié de la CNTG, l’USTG m’a repris. Et j’ai été interviewé par la presse qui m’a demandé si je n’avais pas d’antécédents avec certains de mes collègues. J’ai répondu, sauf un jour, je quittais chez moi, quelqu’un m’a dit qu’il y a une partie octroyée aux travailleurs syndiqués qui est entretenu par Elhadj Lamine Sangaré pour en faire un lavage. J’ai dit à Elhadj Lamine Sangaré de s’abstenir de faire cela, sachant bien qu’il avait vendu une partie de cette même parcelle en qualité de l’union régionale des travailleurs de Labé, sans associer l’USTG. Il a crié sur moi. Et pourtant, cette parcelle a été octroyée à l’inter centrale syndicale de Labé pour construire une bourse du travail. J’ai d’ailleurs la copie du plan de masse de celui qui a acheté les lieux qui est un certain Elhadj brahima Diallo, parent à feu Elhadj Maladho Zawiya, ancien syndicaliste. (Présentation de documents à l’appui, ndlr). Et un chèque de 150 millions pour un premier temps et 50 millions pour un second temps m’ont été remis des mains de feu Elhadj Maladho Zawiya Diallo pour effectuer le retrait à la banque comme lui il n’avait pas de carte d’identité pour le faire. Une somme qui a été finalement remise à Elhadj Lamine Sangaré des mains de feu Elhadj Makadho Zawiya Diallo. Pour lui, cette somme était destinée à la construction de l’autre partie de la parcelle. Je ne l’ai pas du tout diffamé », s’est t-il défendu.
De son côté, Elhadj Lamine Sangaré a maintenu ses accusations de diffamation:
«J’ai été appelé par un journaliste de la radio Espérance Fm me posant la question, si c’est moi qui ai vendu la parcelle appartenant à linter-centrale syndicale. Que mon nom a été cité dans une émission. Et pour équilibrer l’information, il souhaite avoir ma version. J’ai dit non, c’est une diffamation. De ce fait, je vais porter plainte contre lui, car je n’ai jamais vendu cette parcelle. Je n’ai jamais connu un certain Elhadj Ibrahima cité par maître Chérif qui aurait acheté cette parcelle. C’est lui Chérif Haidara étant membre d’un comité Adhoc que nous avons mis en place pour chercher un preneur pour la mise en valeur du domaine, qui est derrière cela, s’il y a eu vente. Et, je n’ai jamais eu vent qu’une partie de cette parcelle a été vendue. C’est maintenant devant le tribunal que j’ai appris qu’il y a eu des chèques qui ont été émis par Elhadj Ibrahima au syndicat. Tantôt 150 millions, tantôt 200 millions. J’ai appris que le nommé Elhadj Ibrahima a donné de l’argent en 2015 pour mettre en valeur cette partie, mais je n’ai jamais vu la couleur de ce montant. Même si à l’époque j’ai appris qu’il avait donné 150 millions au syndicat. Mais au fil du temps, le preneur (El Ibrahima, ndlr) s’est retiré de l’affaire. C’est ainsi que j’ai demandé à ce qu’on cherche un autre preneur. Mais déjà, pour ce montant, les membres de la commission m’ont dit qu’ils ont utilisé ce montant pour clôturer la parcelle, abattre des arbres qui s’y trouvent et dédommager certaines personnes impactées. Mais il n’a jamais été question de vente», a-t-il expliqué.
Le procureur de la République dans sa réquisition, a souligné quelques incohérences sur le fond du dossier, surtout avec les documents présentés par les deux parties. Pour lui, un titre foncier délivré par l’ancien préfet de Labé, le commandant Mamadou Lamarana Diallo qui a attribué le domaine à l’inter-centrale syndicale CNTG- USTG en août 2015, et un autre acte délivré par Elhadj Safioulaye Bah en 2019, ancien préfet de Labé, comportent des incohérences. Car selon lui, le plan de masse est fait en 2010 avant l’attribution du domaine à l’inter-centrale syndicale. Et plus loin, le procureur précise que le domaine litigieux dont il est question, appartient à la justice. Et qu’il y a même une partie réservée à l’ancienne greffe indiquée sur le domaine. D’où sa doléance auprès du président du tribunal, d’approfondir les enquêtes pour que le domaine soit reversé au patrimoine foncier de la justice. « Parce qu’à l’instant T, il y a un projet de bail en cours, entre l’inter-centrale syndicale et un autre opérateur économique». Pour mettre la lumière sur cette affaire, il demande la comparution des deux anciens préfets de Labé ( commandant Mamadou Lamarana Diallo actuel préfet de Téliméle, Elhadj Safioulaye Bah et Elhadj Ibrahima à qui on avait cédé la partie pour un bail afin de procéder à sa mise en valeur.
Après avoir écouté toutes les parties au procès, le tribunal a renvoyé l’affaire au 11 novembre prochain pour la comparution d’Elhadj Ibrahima à titre de témoin et la production des documents d’acquisition du domaine.Toutefois, le président du tribunal a souhaité se concentrer sur les débats autour des chefs d’accusations « diffamation et discrédit » portées contre Mamadou Cherif Haïdara. Et au moment venu, l’affaire concernant le domaine sera traitée au fond et la nécessité de comparution des anciens préfets ( commandant Mamadou Lamarana Diallo et Elhadj Safioulaye Bah) sera examinée.
Labé, Bachir Diallo pour siaminfos.com
 
						
