Vers le congrès électif du comité exécutif de la Féguifoot : le candidat Abdoul Karim Bangoura (AKB) dit tout à Siaminfos.com
Sauf changement de dernière minute, le congrès électif de l’équipe dirigeante de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) aura lieu le 25 novembre prochain. Et, l’occasion sera mise à profit par le Comité de normalisation (Conor) de la Fédération guinéenne de football de passer la main à un nouvel exécutif de l’instance de gestion du football en Guinée. D’ores-et-déjà, ils sont au total quatre (4) candidats qui ont manifesté le désir d’être à la tête de cette institution footballistique. Il s’agit de l’ancien international guinéen Abdoul Karim Bangoura (AKB), du président du Club Industriel de Kamsar (CIK) Mathurin Bangoura, du président d’honneur de l’AS Kaloum Bouba Sampil et du président de l’académie SOAR, Almamy Sylla.
Dans une interview exclusive qu’il a accordée à notre rédaction, AKB s’est exprimé sur plusieurs sujets relatifs à sa candidature. Du développement du football féminin à la réalisation d’infrastructures sportives en passant par son slogan de campagne ‘’Le football aux footballeurs’’ notamment, notre interlocuteur qui est à la tête d’une liste de treize (13) personnes, a presque tout dit à Siaminfos.com.
Siaminfos.com : Vous avez déposé le 25 octobre dernier votre dossier de candidature pour briguer la présidence de la Féguifoot, pensez-vous que cette troisième tentative sera la bonne ?
Abdoul Karim Bangoura : Je l’espère et je le souhaite de tout mon cœur parce que c’est la volonté qui m’anime depuis la première tentative, à amener notre football le plus haut possible. Je sais que j’en ai la capacité, mon équipe et moi, on a travaillé sur beaucoup de choses qu’on pourra mettre à la disposition de notre football. Du point de vue ressources humaines, j’ai des hommes qu’il faut. Au niveau relationnel, on en a. L’envie est là, la volonté aussi. Je pense que quand on rajoute sur ma liste la volonté et le patriotisme qui animent tout le monde, on pourra mener à bien ce projet là.
Dans votre slogan de campagne, vous dites qu’il faut laisser ‘’Le football aux footballeurs’’, quelles sont vos raisons ?
C’est un slogan qui date de 2015, ce n’est pas le slogan d’aujourd’hui, de cette candidature là en tout cas. Mais les gens doivent savoir qu’on ne peut pas faire le football sans les footballeurs. Que ça soit dans la gestion ou la réalisation en elle-même. Donc le slogan d’aujourd’hui, c’est construire l’avenir ensemble. On est des footballeurs, ouverts à tout le monde, personne n’est écarté, mais nous voulons être à des postes de décision. Pas seulement être là pour accompagner un individu ou un groupe, nous avons assez appris, on a la capacité encore une fois d’être numéro 1 et travailler avec tout le monde.
Dans votre programme, vous avez prévu de développer le football féminin, réaliser des infrastructures sportives, comment comptez-vous vous y prendre ?
C’est aussi simple que ça. La FIFA (Fédération Internationale de Football Association, ndlr) et la CAF (Confédération Africaine de Football, ndlr) donnent suffisamment d’argent pour ces projets là. La FIFA met par exemple un accent fort sur le football féminin. On va mettre un mécanisme en place qui va accompagner le championnat intégral. Pas jouer quelques tournois qui ne remplacent pas une compétition d’une saison. Et ça, croyez-moi, j’ai assez réfléchi, j’ai bien travaillé là-dessus avec mon équipe. Et les personnes qui sont avec moi ont déjà fait leurs preuves pour aller chercher d’autres financements parce que c’est des gens comme l’ancien ministre des Transports Boubacar Sow et le directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre Kassory qui sont assez forts au niveau du montage des projets pour aller dénicher des moyens financiers pour accompagner tout ce qu’on veut mettre en place. Nous ne pouvons mettre tous ces projets là en place qu’avec l’accompagnement de l’État. Parce que qui dit tournoi, faire des compétitions, il faut avoir des terrains où jouer. La construction des stades, ce n’est pas notre capacité ça. Si l’État nous accompagne, on pourra faire certains stades sur lesquels on pourra competir, notamment au niveau de la formation à la base. Former les formateurs, prendre le football dans la rue et l’amener à l’école en est un de nos objectifs aussi. Le football peut permettre à certains enfants de retourner à l’école.
Aux dires de certains observateurs notamment dans le milieu du football, il faut quelqu’un aujourd’hui à la tête Féguifoot qui soit à l’abri du besoin pour servir le football et non se servir, quand pensez-vous ?
L’être humain a toujours besoin de quelque chose. Il n’est pas nécessairement demandé que la personne soit nantie pour être à la présidence de la Féguifoot, non ! Le football a déjà son argent, le mécanisme peut être mis en place pour renflouer des caisses parce que quand c’est fait de façon rigoureuse, sérieuse et que les choses se passent très bien, d’autres entités et entreprises pourront venir s’associer à ce qu’on fait déjà. Encore une fois, le football a déjà son argent, il suffit de se donner des moyens pour aller les dénicher tout simplement. Donc, quand j’entends qu’il faut venir avec son propre argent, non ! En club peut-être, mais à la Féguifoot, tu n’as pas besoin de ça. Le mécanisme qu’on veut mettre en place est que ces clubs là soient indépendants à certains niveaux, qu’ils ne soient pas accrochés à un seul individu parce que c’est un des problèmes aujourd’hui dans notre football. C’est que les clubs, c’est seulement un individu qui fait tout alors que c’est une entreprise comme toute autre qu’on peut ouvrir à des actionnaires. Par exemple, quand c’est bien géré, même les supporters, les sympathisants peuvent acheter des actions et avoir une certaine compétitivité, il y aura de l’attraction parce que là où tu mets de l’argent tu aimerais que ça gagne. C’est important de dissocier les deux parce que souvent on a les présidents de clubs à la tête de la Féguifoot. Et la fédération est là pour définir la politique sportive du développement de notre pays au niveau du football. Mais les clubs sont là pour faire des affaires dont leurs matières premières seraient les joueurs. Être entre les deux, ça peut facilement créer un conflit d’intérêts, ça peut insinuer à beaucoup de questions, même si ça ne devrait pas être là, mais le fait d’être président de club et en même temps président d’une institution comme la Féguifoot, ça laissera beaucoup de choses, nous on aimerait changer tout ça.
Vous avez été la première personne à déposer sa candidature, vos challengers sont Bouba Sampil, Mathurin Bangoura et Almamy Sylla. Pensez-vous que ce sont des adversaires capables de vous empêcher de briguer la présidence de la Féguifoot ?
S’ils sont là c’est qu’ils sont Guinéens comme tout le monde. C’est normal et légitime qu’ils se portent candidats. Mais je ne regarde pas ceux qui sont en face, je regarde ce que je peux apporter à notre football et à notre pays. Ça fait la troisième fois que je me porte candidat. Donc, si je regardais les adversaires, je n’allais pas tenter. Ma vision est là, qu’est-ce que je veux faire, comment y arriver, les personnes avec lesquelles y arriver. J’ai déjà ça en tête, il suffit juste maintenant que je sois à la manette pour pouvoir dérouler tout ce qu’on a envisagé jusque-là. Les adversaires c’est des adversaires, c’est des passionnés, ils aiment le football, personne ne peut leur enlever ça. Et, à partir de là, comme on le dit, que le meilleur gagne ! Et le meilleur, je pense que c’est AKB parce qu’il a pratiqué, vécu à tous les niveaux.
Avez-vous un message particulier à l’endroit des membres statutaires de la Féguifoot ?
Franchement, si les membres statutaires me donnent la chance d’être à la tête de la Féguifoot, ça ne sera que bénéfique pour le développement de notre football. Je demande aux membres statutaires de choisir le candidat Abdoul Karim Bangoura (AKB) parce que nous allons gérer ensemble, ils ne seront pas écartés. Le devenir de notre football sera éclairé parce que c’est des personnes compétentes, dynamiques et patriotes qui travailleront avec eux. Beaucoup parmi eux sont des propriétaires de clubs, ça va leur enlever beaucoup de charges parce que la Féguifoot leur mettra des moyens qu’il faut pour qu’ils puissent gérer tout ce qu’on aura trouvé comme subvention pour le bon fonctionnement de leurs clubs respectifs, et aussi au niveau des ligues, ainsi de suite. Donc, ce serait bien qu’ils votent pour un programme que pour autre chose parce qu’on les taxe de tous les noms, moi je crois en eux et je pense qu’il y aura une prise de conscience et qu’ils voteront utile pour le bien de notre football tout simplement.
Interview réalisée par Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com