Vers un glissement de calendrier en Guinée ? : « Je ne vois pas pourquoi on va se presser à fixer des dates » (Boubacar Siddighy Diallo)
A la tribune des Nations-Unies, le sujet relatif au retour à l’ordre constitutionnel en Guinée a été écarté par le chef de la junte guinéenne. Cet acte du colonel Mamadi Doumbouya n’a pas laissé indifférents des acteurs sociopolitiques guinéens, non des moindres. Si certains estiment que le tombeur du président déchu Alpha Condé semble ne plus quitter le pouvoir, d’autres cependant, pensent le contraire.
C’est le cas notamment du leader du parti UMP Boubacar Siddighy Diallo, qui laisse entendre qu’il ne faut pas aller vite en besogne en termes de chronogramme de la transition :
« Je crois qu’ils ne demandent pas la renégociation de la date pour permettre au colonel de rester. C’est plutôt lui permettre de continuer et de finaliser les trois points qu’il énumérés devant les Nations-Unies à savoir : le social, l’économie et le politique. Déjà, le CNRD a confisqué le pouvoir, je crois qu’il faut être idiot pour ne pas s’en apercevoir. Depuis le 5 septembre 2021, le pouvoir est dans leurs mains. Maintenant, ils ont dit qu’ils veulent faire la refondation, tous les Guinéens ont applaudi, y compris la classe politique. Il y en a même qui ont dit que c’est par notre combat ils sont arrivés à avoir le pouvoir. Alors ça veut dire que tout le monde est dans leur esprit. Sauf que si certains ne se voyaient pas servis, ils veulent compromettre ces acquis là », a-t-il révélé avant de poursuivre :
« Maintenant, lorsque vous rompez un ordre constitutionnel établi, il faudrait que le motif soit un intérêt général prouvé, sinon on est en droit de demander des comptes au CNRD et éventuellement porter plainte. Maintenant, s’ils arrivent à démultiplier, à faire des activités qui prouvent et qui justifient le coup d’État , ils vont rentrer dans l’histoire parce qu’ils auraient été les précurseurs du changement substantiel de la Guinée vers un développement et l’harmonie. Donc, dans ce sens, on peut les comprendre. C’est pourquoi nous soutenons l’idée de Bogola (coordinateur du Front national pour la défense de la transition, ndlr) selon laquelle il faut essayer de revoir les dates en fonction des actes. L’UMP a été le premier parti d’ailleurs à dire que quel que soit le temps de réformes, si elles se justifient et que les actes à poser sont conformes à l’aspiration des Guinéens, nous soutenons. Je ne vois pas pourquoi on va se presser à fixer des dates, chacun donne un chronogramme comme si la Guinée va finir demain. Alors, si les actes à poser justifient le temps, nous souscrivons à donner ce temps aux gens. Mais encore une fois, que ça soit très clair et que les actes soient visibles. Autant ils sont en train de faire les routes, c’est visible, toutes les autres actions doivent être visibles aussi », a-t-il martelé.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com