Depuis 2021, le centre forestier de N’zérékoré a lancé le processus d’élaboration d’une stratégie de sauvegarde de la forêt classée du pic de fond. Validé par le ministère de l’environnement et du développement durable, il est question aujourd’hui de vulgariser le contenu de ce document auprès des communautés riveraines. Le coup d’envoi de cette campagne de sensibilisation a été donné par le préfet de Macenta.
L’orpaillage artisanal de plus en plus pratiqué par les communautés riveraines du pic de fond est la première menace répertorié sur ce patrimoine forestier. 14 autres activités potentiellement destructrices de la forêt sont aussi identifiées. Il est donc question de sensibiliser les populations locales sur les enjeux de la sauvegarde de cette forêt classée, selon Capitaine Jacob Tanou Béavogui, Directeur général du Centre Forestier de N’zérékoré.
“Nous avons inventorié 15 activités illégales qui s’effectuent à l’intérieur de cette forêt classée. Et toutes ces activités sont néfastes à la conservation de la biodiversité. Nous avons donc élaboré un document qui va nous permettre de lutter contre ces activités. Nous sommes là aujourd’hui dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage artisanal qui s’effectue de façon récurrente à l’intérieur de cette forêt classée”, a fait savoir cet officier conservateur.
Pour le succès de cette bataille, la population riveraine est associée à toutes les étapes de l’élaboration du document devant servir de feuille de route pour la protection du pic de fond.
“Toutes les étapes d’élaboration de ce document de stratégie contre les activités illicites dans la forêt classée du pic de fond, j’y ai participé. Il est de mon plein devoir aujourd’hui de pouvoir démultiplier ça au niveau de la population afin que chacun joue sa participation pour éviter la déforestation,” a indiqué Mamadi 1 Camara, Maire de la commune rurale de Kouankan.
“Faire preuve d’ouverture d’esprit en vue d’appréhender avec plus de discernement cette situation pour qu’au sortir de cet atelier, des communautés pratiquant l’orpaillage du pic de fond ai un sentiment de bon comportement vis-à-vis de notre patrimoine commun, la forêt classée du pic de fond”, a lancé Colonel Ousmane Diallo, Préfet de Macenta.
Classée en 1953 comme patrimoine forestier, la forêt classée du pic de fond figure aujourd’hui parmi les forêts les plus menacées par l’action anthropique du pays.
N’zérékoré, Lanceï Naboun pour Siaminfos.com