Sidya Touré dénonce le musèlement de la presse en Guinée : « On fait tout aujourd’hui pour qu’il n’y ait plus de presse »
L’Union des forces républicaines (UFR) a tenu son assemblée générale bi-hebdomadaire ce samedi, 16 décembre 2023, à son siège, sis à Matam. Contrairement aux assemblées précédentes, le président dudit parti a pris la parole depuis l’étranger pour commenter les sujets brûlants de l’actualité notamment la menace qui pèse sur la presse privée guinéenne. Sans passer par le dos de la cuillère, l’ancien Premier ministre guinéen est revenu sur les acquis obtenus sous le régime de feu Général Lansana Conté, du point de vue liberté de la presse.
A en croire Sidya Touré, la junte guinéenne doit plutôt préserver ces acquis : « Le plus important aujourd’hui pour l’anniversaire du décès du président Conté, c’est les acquis démocratiques notamment en ce qui concerne la presse qui fait aujourd’hui l’objet d’un débat particulier. Nous n’avions pas de presse écrite à l’arrivée du pouvoir des militaires en 1984. Le premier qui a essayé de faire cela en publiant les lettres qu’il distribuait partout, c’était le doyen Bah Mamadou. Au lendemain de la révolution, personne ne savait comment faire. Mais finalement, on a fini par accepter les journaux. Ce qui manquait c’était la presse orale, notamment les radios privées. Nous avons dû faire des manifestations en 2005 pour que le président Conté prenne des décisions de décrets autorisant l’ouverture des radios privées. Mais ce n’est pas tout, nous avons eu trois mois de négociations avec lui en 2007 pour mettre en place la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Donc, ça veut dire qu’on pouvait discuter. Et à l’époque, on discutait (…) C’est un moment malheureux, après que le président Conté ait autorisé la liberté de la presse, on fait tout aujourd’hui pour qu’il n’y ait plus de presse, je crois qu’il faut abandonner ces genres d’idées », a-t-il conseillé.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com