Préavis de grève du mouvement syndical: « Le mouvement syndical joue sa dernière carte par rapport à cette situation » (Abdoul Sacko)
Le mouvement syndical guinéen a déposé un préavis de grève à l’issue d’une assemblée générale ténue mardi, 06 février 2024. L’un des points majeurs de cette plateforme revendicative est la libération sans condition de Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG).
Interrogé sur cette actualité, Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée et membre des Forces vives de Guinée estime que le mouvement syndical n’a fait que prendre ses responsabilités vis-à-vis des agissements du gouvernement.
« Je pense que, bien que tardif, ce préavis de grève du mouvement syndical, ce n’est qu’une prise de responsabilité des 13 centrales syndicales, parce qu’on n’est pas sans savoir qu’à travers cette arrestation du général Pendessa, il y a trois droits qui sont violés. D’abord, le droit à la liberté de la presse. Deuxièmement, le droit à la liberté syndicale et le droit aussi au travail parce que qui sait aujourd’hui la place de l’internet dans le milieu professionnel avec le télétravail qui est déjà quelque chose d’acquis et qui économise beaucoup les énergies à fournir dans le cadre du milieu du travail, nous estimons qu’au égard de ces multiples violations de droits, le mouvement syndical une fois encore n’a fait qu’une prise de responsabilité, pourvu que cela ne soit pas que des effets d’annonce », a dit l’activiste.
Pour Abdoul Sacko, « il va falloir que le mouvement syndical se montre assez sérieux, s’il faut assez engager à travers ses préavis vis-à-vis du gouvernement. Sinon, si ça se limitait à des effets d’annonce seulement, une fois encore, le mouvement syndical va totalement perdre ses valeurs vis-à-vis du gouvernement. (…) Le mouvement syndical joue sa dernière carte par rapport à cette situation. Une fois encore, si le mouvement syndical se limitait à des effets d’annonce, s’il rentre dans n’importe quel jeu ou de combines allant dans le sens de laisser le gouvernement de ne pas satisfaire l’essentiel pour ne pas dire la totalité de ses revendications. Déjà, le mouvement syndical a perdu beaucoup de crédibilité aux yeux des populations. Si jamais ses différentes revendications restaient non satisfaites par le gouvernement, je pense une fois encore qu’il se serait totalement tiré une balle non pas dans le pied mais en plein cerveau », a déclaré le coordinateur des Forces sociales de Guinée.
Abdoul Sacko invite le gouvernement guinéen à plus de responsabilité et à satisfaire les revendications du mouvement syndical car, dit-il, si cette grève arrive à avoir lieu, ça sera le boulevard à d’autres formes de soulèvement dans le pays.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com