Procès du 28 sept : le parquet dévoile « six éléments de preuvre » pour démontrer les atrocités commises au stade
Le procès du massacre du 28 septembre s’est poursuivi ce mardi, 22 mai 2024 devant le Tribunal de première instance de Dixinn délocalisé. Au terme des plaidoiries des parties civiles, les réquisitions du ministère public ont été entamées à l’audience du jour.
A cette occasion, le ministère public par la voix d’Elhadj Sidiki Camara a dévoilé « six éléments de preuvre » pour, dit-il, démontrer les atrocités commises au Stade le 28 septembre 2009 mais aussi pour asseoir la conviction du Tribunal.
Le premier élément fait état des cas de morts. A l’en croire, des chiffres ont été fournis aussi bien au niveau de l’enquête préliminaire mais aussi au niveau de l’instruction préparatoire et même dans la salle d’audience par certains victimes ou témoins. Le premier chiffre est celui de la commission d’enquête internationale qui parle de 156 personnes tuées. A cela s’ajoute le rapport de la commission nationale qui a parlé de 58 cas de morts le 28 septembre et 5 cas de morts les jours suivants. L’hôpital Donka a également fait un rapport et a fait état de 815 victimes de tout genre dont 89 par armes à feu. La médecine légale a également fait un rapport qui parle de 58 corps…
Le deuxième élément de preuve donné par le parquet concerne les différents certificats des rapports médicaux qui attestent qu’il y a eu viols au Stade.
« On a pu recenser 22 certificats médicaux légaux établis dans les hôpitaux de Donka, Ignace Dee, Mère et Enfants, la Clinique Pasteur et le centre de la médecine légale. Lorsque vous parcourez ces certificats médicaux légaux, vous vous rendrez compte qu’il y a des victimes qui ont été volées et qui ont enregistré des plaies pénétrantes, des douleurs vaginales suite à des viols,… », a expliqué le substitut du procureur.
A ces deux éléments s’ajoute la projection des vidéos, audios et photos dans la salle d’audience qui, selon le parquetier, attestent clairement que ce massacre a été planifié et exécuté par les militaires.
Le quatrième élément de preuve que le parquet a fait cas est l’utilisation des armes à feu et d’armes blanches. Selon Elhadj Sidiki Camara, les morts et les blessés par balles, les douilles sur la pelouse bien que le Stade a été vite nettoyé font foi.
A ces éléments s’ajoute le déploiement des recrus de Kaleyah et des miliciens au stade. A l’en croire, 300 recrues de Kaleyah ont été encadrées et déployées au Stade par des militaires de la haute hiérarchie dont le Colonel Blaise Gomou.
Au dernier élément, le parquet a fait cas des différents témoignages à la barre. Le procureur s’est accentué sur le témoignage de Général Anssoumane Camara dit Bafoué. L’ex commandant de la CMIS de Cameroun au moment des faits a expliqué qu’il a vu deux camionnettes remplies des militaires de la garde présidentielle entrées au Stade puis suivies par le Commandant Toumba, Thiegboro et autres militaires. Et que c’est à leur arrivée que les tirs ont commencé à l’intérieur du Stade.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com
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