Tronçon Kagbelen-Dubreka-Tanènè: Zoom sur la galère des usagers de la route nationale N°3 ou la route de l’enfer
Décidément, la galère des usagers de la route nationale N°3 est loin de connaître son épilogue. Le tronçon Kagbelen-Dubreka-Tanènè qui continue de faire parler de lui depuis le début de la saison des pluies, ne fait aucun cadeau aux usagers. Des trous géants assimilés à des puits creusés, font bien l’affaire des garagistes actuellement. Car, nombreux sont des engins abandonnés le long de cette route, à cause du mauvais état de la chaussée, qui semble céder sur plusieurs kilomètres.
De Kagbelen à Tanènè, le calvaire des usagers n’est plus à démontrer. Tout semble infernal pour les détenteurs d’engins roulants qui empruntent ce tronçon au quotidien. Des trous par ci, des flasques d’eau par-là, tout semble bien parti pour couper cette préfecture du grand Conakry, si rien n’est fait, selon des citoyens interrogés par Siaminfos.com.
« Nous nous sentons actuellement en enfer en pratiquant cette route. Il faut être courageux et avoir confiance en sa voiture pour emprunter cette route. Pourtant, les autorités sont bien au courant du calvaire que traversent les usagers que nous sommes. Nous souffrons énormément sur ce tronçon qui risque d’être totalement impraticable si rien n’est fait. Il faut qu’on trouve une solution d’urgence. Sinon, bientôt, les populations de Dubreka et Tanènè ne pourront plus se rendre à Conakry « , a indiqué Ousmane Camara, usager.
Si 1 heure ou moins suffisait pour faire ce tronçon avant l’arrivée des grandes pluies, aujourd’hui, cela peut prendre minimum deux ou trois bonnes heures pour faire Kagbelen-Tanènè. Pour des chauffeurs dont la plupart ont requis l’anonymat, l’État reste le seul responsable de cette dégradation avancée, qui continue à faire des victimes, disent-ils.
« L’État est le seul responsable de ce que nous vivons aujourd’hui comme calvaire. Il est le seul responsable de cette dégradation qui ne fait que nous rendre la vie difficile sur cette route. Avant, je faisais 50 minutes à 1 heure entre Kagbelen et Tanènè. Mais aujourd’hui, on peut parfois faire trois heures, voire plus sur ce tronçon qui ne vaut même pas 100 kilomètres. Cela traduit tout simplement la banalisation de la souffrance des citoyens par le gouvernement. Sinon, ils sont tous au courant de ça, mais ne veulent rien faire », a fait savoir un chauffeur de taxi.
Malgré les nombreuses dénonciations de la part des usagers de la route, la situation est toujours inchangée sur ce tronçon dont les échos occupent la Une des journaux. Pour Mamadi Kaba, le gouvernement doit agir d’urgence pour éviter la répétition des accidents de la circulation.
» Le gouvernement est le seul qui peut nous sauver de cette situation qui ne fait que s’empirer chaque jour qui passe. Il doit agir d’urgence pour éviter le pire. Parce que comme vous le constatez, il n’y a que des véhicules qui sont alignés sur cet axe. Et, ils sont presque tous en panne. Il y a des gros porteurs qui circulent aussi. Donc, y a des risques d’accidents. On ne le souhaite pas vraiment. Il faut que l’État trouve une solution vraiment sinon, ce n’est pas bon pour nous », a-t-il dit.
Récemment, l’AGEROUTE avait annoncé des travaux de maintenance sur ce tronçon. Une annonce qui avait suscité de l’espoir chez bon nombre d’usagers. Pourtant, rien n’est encore fait sur le terrain, selon Lansana Diawara.
« C’est du tape à l’oeil. Rien n’est fait sur ce tronçon. Les gens sont juste venus pour prendre des photos pour les publier. Sinon, voyez vous-même s’il y a eu changement sur cette route. Le niveau de dégradation est toujours le même. Et d’ailleurs, cela prouve à suffisance que les autorités n’ont trouvé aucune solution pour cette route « , a-t-il déclaré.
A quand la fin de ce calvaire ? Une question dont seul le gouvernement est en mesure de répondre pour l’heure, afin de raccourcir la galère des citoyens qui empruntent ce tronçon devenu la route de l’enfer.
Bah Mohamed de retour de Dubreka