Conakry : la ministre de la Pêche lance le recensement général du parc piroguier sur le littoral maritime guinéen
Sept ans pratiquement après le dernier recensement sur le littoral guinéen, la ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime, a lancé ce samedi, 29 avril 2023, le recensement général du parc piroguier sur le littoral maritime guinéen. C’est le port de pêche de Kaporo, situé dans la commune de Ratoma, qui a servi de cadre à la cérémonie de lancement. La cheffe de département était accompagnée de plusieurs cadres dudit ministère et de nombreux acteurs évoluant dans le secteur.
Faya Touré, 2ème vice maire de Ratoma, s’est réjoui du choix porté sur sa commune avant de saluer les efforts inlassables du département de tutelle dans le domaine de la pêche :
« Pour Ratoma, c’est encore un évènement parce qu’il y a très longtemps que nous avons eu à parler de ce port. L’organisation qui sera mise en place pour le bon fonctionnement de ce port, est le travail des piroguiers, y compris d’autres pirogues marchandes, seraient un bon service pour les habitants de la commune de Ratoma. Cette organisation va droit dans nos cœurs parce que ça défend les intérêts des citoyens de Ratoma. La population de cette commune est très heureuse de l’engagement et du travail de la ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime pour la population guinéenne, sous le contrôle du président Mamadi Doumbouya », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Minkaïlou Soumah, 1er vice-président de la Fédération nationale pour la pêche artisanale, a tout d’abord remercié le ministère de la Pêche pour l’initiative avant d’inviter les pêcheurs artisanaux à se faire recenser :
« Cette initiative, nous la saluons à sa juste valeur. Elle permettra aux pêcheurs artisanaux d’être recensés. Il est important de connaître le nombre de pêcheurs et de pirogues qui opèrent dans les eaux guinéennes. Le dernier recensement remonte maintenant à sept ans. Il nous faut un nouveau recensement pour pouvoir aider les pêcheurs, ça y va dans l’intérêt de l’administration et des bailleurs de fonds. Celui qui refuse de se faire recenser, il peut être considéré comme un pêcheur étranger opérant dans les eaux guinéennes même s’il est Guinéen ».
Dans son allocution de circonstance, Fatoumata Sylla, directrice nationale de la pêche maritime, a mis l’accent sur le bienfondé de cette initiative avant de revenir sur quelques statistiques du dernier recensement :
« La présente cérémonie marque le lancement officiel du parc piroguier sur le littoral guinéen, en vue de la mise à jour du registre piroguier et le contrôle de l’effort de pêche artisanale de Guinée. La pêche artisanale maritime est une pêche piroguière pratiquée dans plusieurs ports sur du littoral. Cette activité dynamique connait constamment une évolution. Elle se diversifie non seulement par sa pratique, mais aussi par les espèces qu’elle cible. L’atteinte de ces objectifs passe nécessairement par la connaissance de l’environnement des ressources et pour son exploitation durable. C’est pourquoi, il y a lieu de rappeler que la dernière enquête sur le parc piroguier de la pêche maritime en Guinée a été réalisée en 2016. Au cours de cette enquête, 235 débarcadères ou campements de pêche ont été visités. A date, il n’existe aucune autre information actualisée depuis 7 ans et toutes les études en pêche artisanale utilisent les données de 2016 sur le parc piroguier notamment, 7 538 pirogues, 28 114 pêcheurs, 60 707 emplois directs. Les données qui existent sont de nos jours obsolètes. Or, en terme de développement de la pêche artisanale, la collecte des données statistiques est un instrument de référence pour la mobilisation des données fiables sur la situation du secteur », a-t-elle martelé.
Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime a, de son côté, indiqué que ce recensement relève d’une importance capitale :
« Aujourd’hui, si les outils efficaces ne sont mis en place face à la pleine exploitation des principaux stocks halieutiques et à la faible valorisation des produits de pêche, le secteur risque d’être éprouvé par rapport au rôle qu’il pourrait jouer en terme économique et social. C’est pourquoi, il est indéniable que pour protéger nos ressources halieutiques, la mise en place des mesures d’aménagement et de gestion des ressources en faveur de la génération actuelle et sans porter préjudice à leur disponibilité pour la génération future. L’un des outils clés pour l’aménagement, est la collecte, le traitement et la diffusion des données statistiques, avec la participation inclusive des acteurs de la pêche comme gage de bonne gouvernance et de transparence dans le secteur », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, la ministre de la Pêche accompagnée de quelques cadres de son département, a invité les agents recenseurs à faire preuve de responsabilité avant de mettre l’occasion à profit pour débarrasser le port de pêche de Kaporo des tas d’immondices. Dans la foulée, elle a annoncé les mêmes opérations d’assainissement dans les autres ports du pays.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com