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Récupération des domaines de l’Etat à Kamsar : zoom sur l’enfer des mères de familles dont les habitations ont été rasées

Plusieurs semaines après le lancement des opérations de déguerpissements dans la cité industrielle de Kamsar, de nombreuses familles se retrouvent sans abris et passent même la nuit à la belle étoile. Certains anciens occupants sont obligés de séparer leurs enfants. Ce qui du coup, a perturbé leur éducation, apprend-on. Ces déguerpis dénoncent la manière par laquelle l’ANAIM les a fait partir de l’endroit qu’ils occupent depuis de nombreuses années. C’est pour cette raison, ils demandent l’implication du président de la République pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits.

Sous les décombres de sa maison démolie par les bulldozers, Hadja BERETE, mariée et mère de 3 enfants pioche en main tente de retrouver désespérément les carreaux et autres objets de valeur pouvant encore lui être utile.

 » Nous sommes sur les ruines de ma maison. C’est triste là je suis en train de déterrer mes carreaux pour voir si je peux les réutiliser à nouveau. Chaque jour, je viens ici regarder ce champ de ruine et je me dis quel gâchis! Toute ma famille y vivait mais aujourd’hui, on est tous séparés. Ce qui me fâche, c’est qu’on n’a même pas eu le temps de décoiffer notre maison que nous avons construite avec nos maigres moyens », s’est elle lamentée.

Si certains ont déjà trouvé une demeure depuis leur expulsion, Mmah sylla elle, peine à obtenir un nouveau logement.

« Vu qu’on a tout perdu, je viens ici comme la plupart des gens que vous voyez ici à la recherche des d’objets de valeur que je revends pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille. C’est par exemple le fer, les débris de tôles, les bois de charpente entre autres. Quand je revends ça aux ferrailleurs, je gagne un peu d’argent. Ce qui me permet de tenir pour le moment », explique la mère de famille avant de laisser une autre mère de famille renchérir:

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« En rasant ces milliers d’habitations, l’Etat guinéen n’a pas seulement démoli des maisons, il a bouleversé les vies et des moyens de subsistance des familles qui vivaient ici à la cité Bas-fond. J’ai envoyé tous mes trois enfants chez mes parents, en attendant de trouver un logement, chose qui n’est pas facile. Parmi eux, certains sont des candidats au BEPC les autres, le certificat d’études élémentaires. Aujourd’hui, je suis inquiète car ils risquent de rater leur examen à cause de ce qui se passe. Moi, quand la nuit tombe, je dors à la mosquée de Minel en compagnie de plusieurs autres mères de familles qui sont dans la même situation », indique cette ancienne occupante de la cité Bas-fond.

Aujourd’hui, les anciens occupants sont sous le choc car, n’ayant bénéficié d’ aucune mesure d’accompagnement de la part du gouvernement. Après kamsar, cette opération de récupération des domaines de l’etat pourrait se poursuivre dans la sous-préfecture Sangarédi, selon les responsables de l’Anaim.

 

 

Boké, Baïlo BAH pour siaminfos.com

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