Pénurie d’eau à Conakry : « Ici à Matam, y a pas de pompe. On ne connait même pas la SEG «
Considérée comme le château d’eau de l’Afrique de l’ouest, l’accès à l’eau potable en Guinée s’avère un problème pour la majorité des populations. Se procurer de cette denrée qui est devenue rare relève d’un véritable parcours de combattant. Dans certains quartiers de la capitale sillonnés par un des reporters de siaminfos.com, certains citoyens ont expliqué leur galère, suite à la pénurie d’eau.
Dans le quartier Matam rue 14, Mabinty Bangoura dit être confrontée à d’énormes difficultés pour avoir de l’eau.
» Nous avons toutes les difficultés pour avoir de l’eau ici. L’eau ne vient pas dans nos pompes. Heureusement pour nous, nos voisins qui sont là ont fait un forage, dès fois c’est là-bas on puise de l’eau où on achète le bidon de 20 litres à 1000 francs guinéens. Nous sollicitons auprès des autorités de nous aider à avoir de l’eau. On souffre beaucoup ici, chaque jour que Dieu fait, c’est à 2h ou 3h du matin qu’on se lève pour chercher de l’eau », explique-t-elle.
Même son de cloche chez Aicha Bangoura, une autre citoyenne qui vit le même calvaire depuis plusieurs années maintenant.
» On a pas de l’eau ici, si tu ne te lèves pas à 3H ou 4H du matin, tu ne va pas gagner de l’eau, on souffre vraiment. Si ce n’était pas grâce à nos voisins qui ont un forage ici, ça allait être très difficile. Avant, on était obligés d’aller sur la corniche à la recherche de l’eau. Nous sollicitons auprès des autorités de l’aide pour qu’on puisse avoir de l’eau. Dans toute la contrée, c’est le seul forage qu’on a », lance-t-elle.
Dans cette zone de la capitale comme plusieurs zones d’ailleurs, la SEG (société des eaux de Guinée) ne parvient toujours pas à satisfaire les besoins des populations, renchérit Aïcha Bangoura.
» Ici à Matam, y a pas de pompe, on ne connait même pas la SEG ici. Si tu veux boire l’eau de pompe, il te faut acheter le bidon avec les charretiers et le bidon se vend à 1000 francs guinéens. Si tu n’as pas cet argent, tu es obligé de boire l’eau du forage. Avoir ça aussi, c’est pas facile », poursuit-telle.
Même constat à Coleyah, un autre quartier de la commune de Matam. Dans ce quartier où réside Kemoko Kourouma, pour se procurer de l’eau, il faut parcourir des centaines de mètres.
» Le quartier n’est pas servi par la SEG, vous ne verrez dans aucune concession à Coleya où la SEG donne de l’eau. En tout cas, c’est rare. Chaque matin, il faut attendre les charretiers, c’est à travers ceux-ci que nous nous ravitaillons en eau », dit-il.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com