Alseny Sall de l’OGDH irrité par le boycott des avocats : « Ce procès ne devrait pas s’arrêter pour des raisons de financement »
Le boycott des audiences du procès des événements du 28 septembre 2009 par des collectifs d’avocats, n’est pas du goût des organisations de défense des droits humains. C’est le cas notamment de l’Organisarion guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). A en croire son chargé de communication, c’est un procès qui ne devrait pas s’arrêter aujourd’hui.
Joint au téléphone ce mardi, 6 juin 2023, Alseny Sall a indiqué qu’il s’agit d’une situation préoccupante : « C’est une situation que nous suivons avec beaucoup de préoccupations. Depuis 13 ans, nos organisations travaillent aux côtés des victimes pour obtenir justice dans ce procès. Nous avons été agréablement surpris par les autorités de la transition d’avoir la volonté d’ouvrir ce procès. En vertu du statut de Rome, la Guinée s’est engagée à prendre toutes les mesures possibles pour juger ce dossier. Et ce qui se passe actuellement, nous pensons que quand même qu’il y a de l’incompréhension entre le ministre de la Justice et les avocats. Pour nous, une réunion de concertation entre lui et les avocats permettrait de régler cette question, parce qu’il y’a tellement de choses qui ont été annoncées par rapport à l’organisation de ce procès. Je pense que ces annonces et promesses qui ont fait que nous sommes dans cette situation », a-t-il martelé avant de poursuivre :
« Nous avons discuté avec les partenaires. Il y en a qui disent qu’ils s’étaient engagés à financer le procès. En 2018, comme le procès n’était pas ouvert, le fonds qui avait été prévu n’est plus disponible. A la même année, il y a un comité de pilotage composé de partenaires internationaux notamment l’Union européenne, a été créé pour accompagner l’organisation de ce procès. Aujourd’hui, c’est quelque chose que nous ne comprenons pas tous. C’est un exemple de complémentarité entre la CPI et une juridiction nationale. Normalement, ce procès ne devrait pas s’arrêter pour des raisons de financement. Il faut aujourd’hui une implication de ces partenaires aux côtés de l’État guinéen pour ramener tous ces avocats qui sont pour nous des acteurs majeurs pour la suite de ce procès », a-t-il suggéré sur les ondes de FIM FM.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com