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Affaire Guinée-Tanzanie : le TAS rend sa décision dans les prochains jours dans un litige qui pourrait bouleverser la CAN 2025

Un verdict très attendu. L’épilogue judiciaire du litige opposant la Guinée à la Tanzanie concernant un match qualificatif pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 est imminent. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) doit rendre sa décision les prochains jours, après une audience tenue ce 17 novembre 2025 à Lausanne, en Suisse. Ce verdict pourrait entraîner un remaniement majeur de la liste des participants à la prestigieuse compétition africaine.

L’affaire remonte au 19 novembre 2024. Ce jour-là, lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2025, le Syli national de Guinée s’incline 1-0 face à la Tanzanie à Dar-es-Salaam. Cette défaite est amère pour les Guinéens, car un simple match nul leur aurait suffi pour se qualifier.

Très vite, la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) porte réclamation. Elle accuse la sélection tanzanienne d’avoir aligné un joueur non identifié, en l’occurrence le défenseur Muhamed Ibrahim Ame. Le litige porte spécifiquement sur une irrégularité administrative : le joueur est entré en jeu avec le numéro 26 sur son maillot, alors que le numéro 24 était indiqué sur la feuille de match officielle remise à l’arbitre. La FEGUIFOOT estime donc qu’il s’agit d’une violation des règles d’éligibilité des joueurs édictées par la Confédération Africaine de Football (CAF).

Après le rejet de sa plainte par la CAF en décembre 2024, qu’elle a jugée « recevable » mais « mal fondée », la Fédération guinéenne s’est tournée vers le plus haut tribunal du sport mondial en lui soumettant un appel.

Une procédure rigoureuse et une attente pesante

La procédure devant le TAS s’est déroulée dans le strict respect des règles d’arbitrage international. Conformément à ces principes, les débats se sont tenus dans un cadre confidentiel pour préserver l’impartialité et la sérénité des parties. Les deux fédérations ont échangé leurs arguments écrits avant l’audience, et la Guinée est représentée par le cabinet belge Eleven et Law, réputé pour son expertise en contentieux sportif international.

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À l’approche de l’audience, le président de la Fédération Guinéenne de Football, Sory Doumbouya, a affiché un optimisme sans faille. Il a déclaré que son équipe était « très confiante car pour nous le droit sera dit ». Il justifie cette confiance par le fait que « le football est régi par des règles, et nul n’est censé ignorer la loi ».

Les enjeux dépassent le cadre du terrain

La décision du TAS, attendue dans le courant de la semaine, a des implications qui vont bien au-delà d’un simple différend administratif.

· Bouleversement de la CAN 2025 : Le tirage au sort de la CAN 2025 ayant déjà eu lieu, la Tanzanie figure actuellement dans le Groupe C aux côtés du Nigeria, de la Tunisie et de l’Ouganda. Si le TAS donne raison à la Guinée, c’est le Syli national qui reprendrait cette place, modifiant ainsi la physionomie de la compétition à moins d’un mois de son coup d’envoi.

· Un espoir pour les stars guinéennes : Une qualification in extremis de la Guinée permettrait notamment à son attaquant star, Serhou Guirassy, l’un des favoris pour le titre de Joueur africain de l’année, de briller sur la scène continentale.

· La défense de l’intégrité sportive : Au-delà de la qualification, la FEGUIFOOT souligne que sa démarche vise à rappeler à toutes les associations membres de la CAF que « les textes régissant le fonctionnement du football africain sont faits pour être respectés ».

Alors que l’attente est à son comble en Guinée, les supporters et toute la nation espèrent que le verdict du TAS leur rendra justice. Quel que soit le résultat, cette affaire rappelle que le football moderne se joue aussi, et parfois crucialement, en dehors des terrains.

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