L’affaire ministère public et l’État guinéen représenté par l’Agence Judiciaire de l’État contre Oyé Guilavogui a été une nouvelle fois examinée ce lundi 3 février 2025 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Cependant, l’ancien ministre des Postes et Télécommunications, n’a pas comparu à l’audience. À la place, son avocat, Me Salifou Beavogui, a présenté un rapport médical daté du 26 janvier 2025, attestant que son client doit poursuivre un traitement hormonal contre un cancer de la prostate et qu’un bilan de santé est prévu pour mai 2025.
S’appuyant sur ce document, la défense a demandé un nouveau renvoi au-delà du 23 juin 2025, afin de permettre à Oyé Guilavogui de participer à l’audience qui devrait reprendre en raison du changement de composition de la Cour.
Cette demande a été fermement rejetée par la partie civile, représentée par l’Agent Judiciaire de l’État, Me Pépé Antoine Lamah. L’avocat de la partie civile a remis en cause l’authenticité du rapport médical présenté, estimant qu’il ne mentionnait nullement l’incapacité du prévenu à voyager. Selon lui, la demande de renvoi visait uniquement à gagner du temps et à prolonger une procédure déjà retardée par de nombreuses demandes de report, invoquant toujours des raisons médicales. Me Lamah a rappelé que des renvois avaient déjà été sollicités, notamment en 2024 et en janvier 2025, sous prétextant le traitement médical du prévenu.
Le ministère public, représenté lors de l’audience, a également souligné que la Cour avait déjà accordé un renvoi d’une année à la défense, et que la demande actuelle s’inscrivait dans une logique dilatoire.
Après avoir examiné les arguments des différentes parties, la Cour a finalement rejeté la demande de renvoi formulée par la défense et a fixé la suite des procédures au 10 février 2025 pour les plaidoiries et les réquisitions.
Rappelons que l’ex-ministre Oyé Guilavogui est poursuivi pour des faits graves, notamment le détournement de deniers publics, l’enrichissement illicite et le blanchiment de capitaux. Il avait été autorisé par la Cour à poursuivre son traitement à l’extérieur depuis le 15 novembre 2023.
L’affaire qui dure désormais depuis plusieurs années, devrait donc entrer dans une nouvelle phase décisive le 10 février 2025, avec les plaidoiries et réquisitions.
BAH Mohamed pour Siaminfos.com