Ansa Diawara à ceux qui critiquent le calendrier des examens : « Nous sommes autant Guinéens et musulmans qu’eux… »
Le calendrier des examens nationaux 2024 continue de susciter des polémiques au sein du système éducatif guinéen. L’union des écoles arabe y a récemment dénoncé des dysfonctionnements dans l’emploi du temps donné par le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation. Des dysfonctionnements qu’elle qualifie d’atteinte aux droits des musulmans, en s’appuyant sur les deux vendredis inclus dans l’emploi du temps et le jour de la fête de Tabaski ou le lendemain qui pourrait tomber sur un jour d’examen.
Rencontré par un de nos reporters, Ansa Diawara, porte-parole du ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire y a apporté des précisions.
« Il faut rappeler que chaque année que Dieu fait après les vacances, y a un calendrier qui est élaboré dans lequel il y a toutes les activités de l’école. Les évaluations, les congés, les cours, les examens ainsi de suite. Tout est résumé dedans et cette année nous avions une petite perturbation. Et cette petite perturbation a été causée par l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, mais également les trois jours de la grève lancée par les syndicats. Nous avons donc réaménagé le programme pour que nous ne perdions rien. C’est ainsi le calendrier au lieu que les examens ne commencent le 6 juin comme d’habitude, les examens commencent cette fois le 10 juin. Au lieu que les cours ne s’arrêtent le 18 mai, nous avons prolongé les cours jusqu’au 28 mai. Ce, pour que nos programmes soient achevés », a expliqué d’entrée Ansa Diawara.
Et concernant les deux vendredis qui sont dans le calendrier, Ansa Diawara, a dénoncé l’attitude de ceux.
« Je pense que nous ne sommes pas à notre première fois d’élaborer les calendriers. Pour les jours du vendredi, en tant que musulman pratiquant, il y a une situation exceptionnelle. Il s’agit d’une nation, il s’agit d’un examen national, de l’avenir des enfants. Lorsque nous prenons 365 jours, nous n’avons pris que deux vendredis. Je pense que cela ne doit pas causer des problèmes. Nous avons fait composer les enfants le dimanche. Le BEPC, y a un dimanche dedans, pourquoi les chrétiens ne se plaignent pas ? Encore une fois, c’est pas tous les musulmans qui vont en classe. Ce n’est même pas tous les enseignants qui sont concernés par ces examens, c’est une poignée. Et Dieu, il est miséricorde. Dieu est pardonneur. Nous connaissons les préceptes islamiques, que les gens arrêtent de saboter chaque fois qu’une action est entreprise. Ceux qui critiquent, eux ils n’ont pas fait d’examen ? Ils n’ont pas été à l’école ? Nous avions plusieurs examens et les examens tombent sur les vendredis. C’est maintenant qu’ils font la remarque. Nous prenons les jours de la semaine, du lundi parfois jusqu’au dimanche », dit-il avant de continuer:
« Pour ce qui est de la fête de Tabaski, c’est le 17 qui tombe sur la fête de Tabaski et ce 17 là est un jour de repos pour le BEPC. Donc, la fête a été prise en compte oui ou non ? Peut-être certes c’est le lendemain qui est aussi férié, chômé et payé par la loi. Et cela vient d’être décrété. Ce pan nous a échappé, mais nous verrons dans la mesure du possible comment résoudre ça. Dans les jours à venir, nous verrons comment résoudre cela. Mais d’ici là, maintenons le calendrier qui est officiel », a martelé notre interlocuteur avant de lancer un appel à ceux qui critiquent ce calendrier des examens nationaux.
« L’appel que je lance à ceux qui critiquent, qu’ils se ressaisissent! Nous sommes autant Guinéens qu’eux, nous sommes autant musulmans qu’eux. Mais nous, nous regardons toujours l’intérêt de la nation et tant que nous pouvons sauver la nation, Dieu lui-même est avec nous », a dit Ansa Diawara.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com