Boké: immersion dans le quotidien des habitants de Bolonctchio, obligés de grimper les arbres pour passer des appels
Le district de Bolontcho situé dans la sous-préfecture de Tanènè, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Boké, manque de tout. L’accès à l’eau, au service de santé de qualité, est un véritable casse-tête pour les habitants de cette bourgade où tous les cours d’eau, y compris les puits qui s’y trouvent sont à sec pendant la saison sèche.
Pour passer un appel, ils sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres ou à défaut monter sur les arbres avec tous les risques de chute libre qu’ils encourent, selon Mamoudou Compo, un des habitants de la zone qui a d’ailleurs alerté le correspondant régional de Siaminfos.com sur cet état de fait.
« Pour capter le réseau ici, il faut aller sur la colline ou accrocher le téléphone sur les troncs d’arbres pour téléphoner. Nous sommes dans une zone non couverte ici et ça nous pose assez de difficultés dans notre village. Depuis des années c’est comme ça, on avait du mal à communiquer avec nos familles vivant loin de nous. Nos femme souffrent énormément pour avoir de l’eau et pour se soigner », martèle notre informateur.
Pour y remédier, les villageois ont plusieurs fois alerté les autorités sur cette situation qu’ils jugent lamentable mais sans obtenir gain de cause, ajoute le jeune.
« Il arrive des moments où nous n’avons même pas de signal. Pour le réseau téléphonique, nous avons fait des démarches auprès des sociétés qui nous ont demandé de faire un recensement de la population et de déposer à Conakry. Ce que nous avons fait. Et en attendant, ils ont dit qu’une antenne était en cours de construction à Silikonko mais jusqu’à date, rien n’est fait. En tout cas, nous sommes dans cette attente interminable» », a-t-il indiqué.
Plus loin, il précise que « parlant de l’accès à l’eau potable, on avait deux forages qui nous servaient de lieu d’approvisionnement, mais l’autre est en panne depuis un an maintenant pour faute d’entretien. Pour obtenir de l’eau, il faut qu’on se tourne vers les taxis motos pour le transport de cette denrée à travers des bidons avec le mauvais état des pistes rurales ». a-t-il déploré.
Faut-il le souligner, plusieurs villages situés dans ces zones rurales connaissent le problème de réseaux téléphonique et du manque criard de services sociaux de base. C’est le cas par exemple de Kandjarafara dans la sous-préfecture de Dabis. Et pire dans la Commune Rurale de Sansalé, les villageois sont parfois obligés d’utiliser les réseaux téléphoniques de la Guinée Bissau pour communiquer avec leurs proches. Une réalité qui affecte le quotidien des communautés lourdement touchés par les activités minières dans cette zone économique spéciale.
Boké , Bailo Bah pour Siaminfos.com.