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Boké : Zoom sur le marché Gnimguèma, où les femmes cohabitent avec des ordures

C’est un constat alarmant. Dans ce plus grand centre de négoce de la ville de Kamsar, situé dans le quartier Kasssongoni (1), les vendeuses vivent au quotidien avec les ordures. Entre tas d’immondices, flaques d’eau et la boue, des produits de première consommation sont exposés à ciel ouvert.

Interrogées par notre correspondant local, ces mères de famille y ont exprimé leur cri de cœur.

«Nous sommes conscientes du danger que représentent ces ordures sur notre santé mais nous n’avons pas le choix, nos maris ne travaillent pas et c’est nous qui payons les frais de scolarité de nos enfant. Cette insalubrité nous préoccupe beaucoup », explique Fatoumata Camara, vendeuse d’huile de palme.

Pour un manque de politique de gestion des déchets par les responsables du marché, les femmes marchandes jettent les ordures et certains légumes non vendus aux abords de l’établissement. Pourtant, les taxes sont payées à l’administrateur principal dudit marché, selon Mariam Bangoura, vendeuse de piment

«Nous sommes assises dans la boue comme vous pouvez le voir et c’est comme ça depuis toujours. Quand la saison pluvieuse arrive. Par jour, moi, on me réclame 7000 gnf par jour pour la place que j’occupe. A plusieurs reprises, nous leur avons demandé de faire face à nos souffrances mais en vain. Tout ce qui les intéresse, c’est l’argent », a-t-elle martelé.

De son côté, l’administration du marché dit comprendre l’inquiétude des femmes mais, rappelle quelques efforts fournis pour inverser la tendance.

«Nous sommes vraiment touchés par cette triste réalité que traversent les marchandes. L’emplacement de ce marché aussi n’est pas favorable. En cas de forte pluie, les eaux de ruissellement se déversent ici parce qu’il n’y a pas de caniveaux. Cette année, avec les taxes, nous avons pu construire un canal de l’autre côté du marché pour permettre le passage de l’eau. Notre ambition, c’est l’extension et la modernisation dudit marché dans les années à venir afin que ces genres de problèmes cessent », explique Cissoko Amadou, chargé des conflits.

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Pendant la saison des pluies, les quartiers de la banlieue de Kamsar affichent une image peu reluisante. Et quand il pleut, les ordures envahissement les routes boueuses de cette cité industrielle. Un constat alarmant qui se passe au vu et au su des autorités locales, qui n’acceptent même pas de communiquer sur certains sujets, qu’ils jugent sensibles. A les en croire, ce serait une manière d’éviter de mettre les citoyens en colère. Pourtant, cette commune rurale abrite la Compagnie des Bauxites de Guinée depuis 1970.

 

Boké, Bailo Bah pour Siaminfos.com

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