Nomination des chefs de quartiers et districts par les gouverneurs: des partis politiques décident d’attaquer le décret du Colonel Doumbouya en justice
C’est une autre bataille qui s’ouvre entre le pouvoir de Conakry et les partis politiques guinéens. Le décret pris par le Colonel Mamadi Doumbouya qui donne le pouvoir aux gouverneurs de régions de nommer les chefs de quartiers et districts va être attaqué devant la Cour suprême de Guinée.
Le ton a été donné en premier par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Ce parti dirigé par Cellou Dalein Diallo dénonce un décret qui sape les fondements de la démocratie à la base et appelle le Chef de l’État à revenir sur sa décision.
« Rien n’est encore tard. Le Colonel Mamadi Doumbouya, il faut qu’il revienne sur cette décision. Nous, nous allons l’attaquer en justice et nous allons nous mobiliser pour que cela ne passe pas parce que c’est une violation grave de nos lois mais surtout du code électoral. Nous sommes dans une transition, si vous voulez changer quoique ce soit, ramenez le débat dans votre CNT là-bas, discutez avec les partis politiques pour qu’on puisse s’entendre sur un terrain précis et clair et qui puisse engager tout le monde », a lancé Souleymane Konaté, conseiller en communication du président de l’UFDG chez nos confrères d’Espace FM.
Bien que la Constitution guinéenne est dissoute, Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD soutient tout de même que les autres lois du pays avaient été reconduites par le CNRD lui-même. C’est pourquoi, l’homme politique indique qu’il est impossible qu’un décret prime sur une loi.
« Quand le Colonel a pris son pouvoir, il a dissout la constitution mais il y a eu un autre communiqué qui a reconduit les autres lois. Ce sont ces lois aujourd’hui qui gouvernent le pays. C’est comme s’il se levait un beau matin pour dire que la justice n’existe plus, tous les problèmes seront tranchés au niveau de la Présidence. Les autres lois, c’est les mêmes lois organiques qui donnaient le mandat à la liste des partis politiques à désigner les chefs de quartiers. En plus, un décret ne peut pas abroger une loi organique », a-t-il déclaré.
Abdoulaye Kourouma annonce une action en justice pour attaquer ce décret pour obtenir son annulation. « Nous allons juste demander à la Cour Suprême de se prononcer sur la question. Si un décret est valable devant une loi organique, ils vont nous édifier », a-t-il martelé ce samedi sur FIM FM.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com