Crimes de sang en Guinée : Une nouvelle étape dans l’audition des victimes de répression sous Alpha Condé
Entamées il y a un peu plus d’un an, les auditions des victimes de répression lors des manifestations politiques et sociales sous le régime de l’ex président Alpha Condé se poursuivent devant le Tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
A ce stade, apprend-on de l’avocat qui suit le dossier, des centaines de victimes ont été auditionnées à la fois pour les crimes de sang, les destructions des biens privés et les coups et blessures.
En 2013 et en 2019, un certain nombre de jeunes avaient été arrêtés à Conakry puis déportés au niveau du Camp de Soronkoni à Kankan. Ils ont été libérés après plusieurs mois de détention grâce à la mobilisation à la fois des acteurs de la société civile, mais aussi certains diplomates et organisations des droits de l’homme.
Depuis lors, explique Me Thierno Souleymane Baldé, « ils ont été traumatisés et ils avaient peur de pouvoir s’exprimer sur leurs conditions d’arrestation et de détention. Mais heureusement, certains d’entre eux ont été retrouvés et ils ont pu quand même avoir le courage de venir devant les officiers de police judiciaire afin qu’ils soient auditionnés. A ce stade, il y a beaucoup d’entre eux qui ont été entendus. Nous espérons qu’avant la fin de l’enquête préliminaire, la plupart d’entre eux, ceux qui sont en tout cas au niveau de la région de Conakry seront entendus ».
Du côté des gouvernants à l’époque, plusieurs d’entre eux ont également été entendus par les officiers enquêteurs, indique l’avocat des victimes. A l’en croire, « la plupart des dignitaires du régime d’Alpha Condé qui étaient sur la liste établie par le FNDC ont été auditionnés. Certains une fois et d’autres plusieurs fois ».
A la fin des auditions pour les victimes de la région de Conakry, l’intérieur du pays sera la prochaine étape.
« Nous espérons pouvoir très bientôt nous déplacer pour aller à l’intérieur du pays afin de permettre à toutes les victimes de se faire auditionner et de se constituer partie civile avant que l’enquête préliminaire ne soit bouclée », a fait savoir Me Thierno Souleymane Baldé.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com