Crise énergétique en Guinée : « Nous voulons trouver des solutions durables, éviter les crises perpétuelles dans ce secteur… » (Ministre)
Aux yeux de bon nombre d’observateurs notamment du milieu politique, la desserte en électricité sous le régime d’Alpha Condé était salutaire, contrairement au règne des militaires. Depuis l’explosion survenue au dépôt d’hydrocarbures de Kaloum au mois de décembre dernier, cette desserte bat de l’ail aujourd’hui. Pour faire face à cette crise énergétique « sans précédent », des mesures sont prises par la junte guinéenne.
A en croire le ministre de l’Énergie, les autorités sont déjà à pied d’œuvre pour trouver le bout du tunnel : « Des efforts considérables sont déployés pour atténuer la crise énergétique. Toutefois, la situation actuelle de la desserte en électricité nécessite une compréhension essentielle de la part de tous les acteurs concernés. En raison du niveau d’eau bas dans les barrages cette année, la production électrique est profondément perturbée, avec seulement 220 mégawatts produits par jour sur le réseau interconnecté, contre une capacité installée de 690 mégawatts provenant des barrages de Souapiti et de Kaleta, soit une baisse de 31 % par rapport à l’année dernière », fait savoir Aboubacar Camara avant de poursuivre :
« Pour pallier cette situation, une interconnexion a été établie avec le Sénégal, offrant une disponibilité de 120 mégawatts. Cette quantité est disponible de 3 h à 17 h pour 120 MW, et de 17 h à 3 h du matin pour 30 MW. Cette initiative a amélioré la situation à partir du mois de mai. Au niveau thermique, à la fin du mois de mai, Électricité de Guinée (EDG) a entamé des travaux sur plusieurs de ses groupes en raison de pannes et d’entretiens préventifs.
Ensuite depuis le 31 mai 2024, des travaux ont été déclenché sur le poste de 110 KV Kaloum, réalisés par la société CWE, réduisant temporairement sa capacité de 100 MW à 50 MW jusqu’au 30 juin 2024 date prévue pour la finalisation de ces travaux. Des groupes thermiques en panne et à l’entretien en passant par l’hydraulique, nous avons un manque à gagner de 70,5 MWA à date sans compter le déficit de Souapiti Kaleta qui, au même mois de l’année dernière totalisant 358 MWA contre 220 aujourd’hui », a-t-il précisé avant d’indiquer :
« Côté hydroénergie, certaines installations comme les centrales de Donkea, Grande Chute et Banea, totalisant 46 MW sont actuellement à l’arrêt en raison des travaux entraînant des perturbations importantes chez les usagers. Pour faire face à cette situation, le département, en collaboration avec EDG, s’est engagé à remplacer dans un premier temps tous les transformateurs défaillants, à résoudre les problèmes de surcharge et à renforcer les effectifs pour améliorer la célérité des actions d’intervention situation sur le terrain. Des initiatives sont également prises pour construire des centrales solaires et acquérir de nouvelles centrales thermiques pour prévenir de telles crises à l’avenir. Nous appelons à la patience et à la compréhension de tous les usagers face à cette situation. Nous voulons trouver des solutions durables, éviter les crises perpétuelles dans ce secteur et aller vers une transition énergétique. Cela nécessite des bases solides, des innovations et des réformes chez EDG. Conscient des désagréments et difficultés que cela engendre, nous demandons beaucoup de compréhension car il faut du temps, des investissements, des réformes à tous les niveaux », a conclu le ministre de l’Énergie.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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