Damaro (Kerouané) : la communauté impactée par le projet Simandou demande l’adoption du référentiel de compensation et d’indemnisation…
Comment garantir leurs droits dans leurs relations avec les sociétés minières, devient aujourd’hui la plus grande préoccupation des communautés impactées par les activités minières. Avec des papiers en main sur lesquels on pouvait lire, « Mon déplacement exige mon consentement », Femme, épouse, ma voix compte. Nos moyens de subsistance, nos vies. Sécuriser nos moyens de subsistance. Nos terres perdues, la désolation de nos cœurs. Ma terre, ma vie, l’avenir de mes enfants », la communauté de Damaro dans Kerouané, impactée par le projet Simandou, a emboîté le pas des autres zones minières ce dimanche, 19 mai 2024.
Pour garantir leurs droits et leur bien-être, ces communautés exigent la signature du référentiel de compensation et d’indemnisation des communautés impactées par l’exploitation minière. Bangaly Camara, leader communautaire de Damaro, a porté la voix de ses camarades.
« Nous, communauté de Damaro, sommes réunies aujourd’hui dimanche, 19 juin 2024 pour lancer un appel à l’endroit de notre gouvernement, pour adopter de façon urgente, le référentiel de compensation et d’indemnisation des communautés impactées par l’exploitation minière. Depuis 2017/2018, ce document est sur la table du gouvernement avec l’application de toutes les parties prenantes. Mais jusqu’à aujourd’hui, les communautés souffrent parce que ce référentiel n’est pas encore officiel. Et je vous rappelle qu’il y a moins d’une année, la compagnie Wining Consum a procédé à une expropriation des domaines cultivables qui a couvert une superficie de plus de 1000 931 hectares avec un montant de plus de 76 milliards. Avec cette gigantesque expropriation, si nous n’avons pas de document qui peut garantir nos droits, il y aura beaucoup de difficultés. Tout ce que nous pouvons demander à l’état, c’est de regarder nos conditions de vie et de rendre officiel ce document qui va positivement impacter la vie des communautés victimes ».
Dans cette lutte, la société civile locale occupe le premier rang. Pour Amadou Damaro Camara, acteur de la société civile, adopter ce projet de grande envergure pourrait soulager les populations qui cohabitent avec les sociétés minières.
« L’adoption de ce référentiel n’est qu’une urgence pour non seulement la communauté impactée mais aussi la nation toute entière. Nous, en tant que société civile, demandons à l’État d’accompagner la communauté en votant ce référentiel. Adopter ce projet offrirait un soulagement à la population impactée, car nos terres ne servent à rien maintenant, même pour l’élevage, nos cours d’eau disparaissent aussi à chaque instant », a martelé Amadou Damaro Camara.
Aminata Camara, une femme de Damaro, interpelle les autorités compétentes sur leur situation avant de formuler des doléances.
« Les difficultés que nous avons aujourd’hui, c’est que l’argent qu’on nous donne ne vaut pas la valeur de nos terres. Ce sont ces terres qui nous nourrissaient mais ce qu’on nous donne est loin de la valeur de nos terres. C’est pourquoi nous exigeons l’adoption du document dénommé « le référentiel de compensation et d’indemnisation des communautés impactées par l’exploitation minière ». Si ce document est officialisé aujourd’hui, nous, les femmes, bénéficierons d’un accompagnement au niveau de nos activités, notamment la culture maraîchère et autres », a-t-elle conclu.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com
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