Digitalisation des données administratives : « Les risques sont énormes », prévient un spécialiste en cybersécurité
L’avènement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ainsi que la digitalisation des données et documents personnels, ont été une grande révolution qui a facilité beaucoup de choses notamment, sur le plan administratif. Mais à côté de ces opportunités, cette nouvelle ère représente aussi de gros risques pour les citoyens et les entreprises. Car, ils deviennent vulnérables vis-à-vis des escrocs qui passent tout leur temps à tenter de pirater des comptes pour des raisons diverses. D’où l’appel à la vigilance de Saïkou Yaya Baldé, activiste et spécialiste en cybersécurité.
Comme la plupart des pays développés et de la sous-région, la République de Guinée s’est aussi inscrite dans la dynamique de digitalisation des données administratives. Désormais, les cartes nationales d’identité, les extraits de naissance, les permis de conduire et d’autres documents administratifs sont biométrisés. Si l’idée n’est pas mauvaise en soi, les risques sont tout de même énormes, prévient le spécialiste en cybersécurité.
« Cette digitalisation bien évidemment va augmenter les risques. Parce qu’on augmente sur la surface d’attaque. Et plus on a une surface d’attaque, plus les cybercriminels vont tenter de voler des données. Et ces gens utiliseraient des données personnelles des personnes, on va les revendre aux publicitaires. Mais ça, c’est les risques qui sont moins graves, ils peuvent même utiliser ces données pour faire de la fraude à l’assurance. Donc, il y a énormément de risques aujourd’hui à digitaliser sans vraiment tenir compte de la sécurité. C’est pourquoi dès le début de la transformation digitale, il faut impliquer les exigences de la sécurité dans les projets pour pouvoir sécuriser toutes ces données-là », a-t-il prévenu.
En plus des documents administratifs, le piratage le plus répandu en Guinée est celui des comptes et messageries des réseaux sociaux. Face à cela, Saïkou Yaya Baldé prodigue quelques conseils.
« Il faudrait que les gens cessent de jouer surtout à des jeux gratuits sur les réseaux sociaux qu’on leur donne pour dire qu’ils vont devenir millionnaires. Ce sont des petits jeux dès que vous cliquez, on vous demande l’autorisation à accéder à vos données. Et lorsque vous faites ça, vous donnez accès à toutes vos données aux personnes qui ont conçu ces applications. Et par ailleurs, ces personnes peuvent avoir accès à votre messagerie. Donc, il faut que les gens soient sensibilisés par rapport à ces risques. Mais aussi, il faut que les gens utilisent les mots de passe qui sont complexes », conseille l’activiste.
Par ailleurs ce spécialiste demande à l’Etat de durcir la loi sur la cybersécurité et de l’appliquer sans compassion.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com.